L'Histoire de Taissa Williams

histoire originale, 36 chapitres


Taissa, alias Tess, Williams était souvent seule, plongée dans ses livres. Elle adorait lire et dévorait tout ce qu'elle trouvait. Que ce soit du roman d'aventure à la nouvelle fantastique. Taissa avait peu d'amis et sortait rarement. Elle avait quinze ans, de longs cheveux blonds et des yeux gris pétillants. Elle rêvait de milles et une vies à chaque fois qu'elle dormait et adorait inventer des histoires. Ses parents, Karen et Martin, n'arrivaient plus à suivre leur fille. Elle n'était pas comme les autres a leurs yeux. Ses murs étaient remplis de dessins et d'affiches de sagas, elle ne faisait pas attention à son apparence, vivait en ermite et ne faisait rien pour changer ça. Tout les adultes qu'elle rencontrait trouvaient qu'elle était en marge, que c'était encore une enfant.

Sa grande passion c'était les mots. Tout les mots. Longs, courts, faciles, difficiles, farfelus, inconnus, étranges et même vieux. Elle n'hésitait pas à sortir l'un de ses mots favoris quand elle le pouvait ce qui avait tendance à énerver les autres. Son meilleur ami était son chien, Lunard. Un petit cocker noir avec qui elle passait le plus clair de son temps.


Ce jour là, il neigeait. La blonde était emmitouflée dans son duvet et visionnait un énième épisode d'une des nombreuses séries qu'elle regardait, collée contre son chien. Elle avait apprit à ne plus écouter les cris de sa mère lui disant de venir à table ou de ranger sa chambre. Taissa était comme ça. Elle écoutait ce qu'elle voulait et faisait abstraction du reste. Elle était tête-en-l'air et oubliait souvent, trop souvent, ses affaires ou ses devoirs. Au moment crucial de l'épisode, sa mère entra en hurlant dans sa chambre.

- Tess ! Ce n'est plus possible ! Ça fait un quart d'heure que je t'appelle pour manger ! Dépêche toi ! Et habille toi mieux, nous avons invités des amis à ton père ! déclara-t-elle sur son ton dur. Ses yeux bleus lançaient des éclairs et elle semblait attendre un quelconque geste de la part de sa fille.

- J'arrive. dit simplement Taissa en ne lui adressant même pas un regard. Karen partit en râlant et la blonde se leva mollement de son lit. Elle mît un jeans et passa un sweat-shirt sur son débardeur. Elle fit une queue-de-cheval haute avec ses cheveux blonds et descendit au salon accompagnée de son chien. Quand elle arriva, cinq regards se tournèrent vers elle. Mis à part ceux de ses parent, il y avait là une femme assez grande, brune avec un nez en trompette et des yeux globuleux.

À côté d'elle, un petit homme gras trempait ses doigts tout aussi gras dans la soucoupe de sauce avec une chips. Et, assis sur le bout du canapé, un garçon d'environ son âge, assez grand, des cheveux noirs en bataille et des yeux sombres lui lançait un regard las.

- Tess, voici Mr et Mrs Newton et leur fils, Bastian. Mr Newton travaille avec ton père, annonça Karen à la jeune fille qui se laissa tomber sur le pouf, dernier endroit possible pour s'asseoir, Lunard sur les genoux.

- Enchantée. déclara Taissa avec un sourire faux. Elle ne rêvait que d'une seule chose: finir son épisode.

- Bon, passons à table ! s'exclama la la mère de la blonde, visiblement ravie de la bonne figure de sa fille. Ils passèrent à la salle à manger où son père disposait les plats de viandes sur la table.

- Et alors, que faites-vous dans la vie, Mrs Newton ? demanda gentiment Karen à son invitée pendant que les hommes parlaient du travail et du football.

- Enfaite, je ne travaille plus. Avant je travaillais comme animatrice radio mais mon temps est passé ! répondit-elle d'une voix suraigüe qui donna mal à la tête de Tess. Alors que cette dernière s'amusait à découper son steak en morceaux, une voix rauque parvint à ses oreilles.

- Tu as l'air de t'éclater autant que moi...

- Tu t'éclate vraiment toi ? demanda-t-elle en faisant glisser un morceau de courgette sous la table.

- C'était une façon de parler.

- Un euphémisme quoi !

- Ouais, on peut dire ça comme ça... Et sinon, c'est quoi ton délire dans la vie ? interrogea-t-il en fixant son regard sur la nuque de la blonde.

- Mon délire ? Rien de très passionnant et toi ? dit-elle en évitant soigneusement le regard perçant du noiraud.

- J'aime bien le skate et la musique, répondit-il sans détacher son regard de la blonde.

- Tu joues d'un instrument ?

- Pas que d'un... soupira-t-il. Guitare sèche, guitare électrique, piano, batterie et basse... énuméra-t-il.

- Tout ça ? s'étonna Tess.

- Bon, c'est quoi ton "rien de très passionnant" ?

- Ça ne t'intéresserait pas...

- Les enfants, vous n'avez qu'à aller vous amusez dans la chambre de Tess ! s'exclama Martin Williams d'un ton qui sous-entendait un ordre. La blonde soupira. Elle détestait que son père la prenne pour une gamine même si elle ne faisait rien pour lui prouver le contraire. Elle se leva mollement et elle fut suivie du garçon et de son chien. Elle les conduisit dans sa chambre.

- Alors c'est ça ? dit-il, visiblement impressionné par le nombre de livres s'étalants sur les étagères et de tout les dessins affichés sur les murs.

- Tu vois ? Ce n'est pas passionnant... soupira-t-elle. Il ne répondit pas. Son regard se baladait sur les murs et toute la pièce, se perdant parfois sur le visage baissé de la blonde. Elle regardait ses pieds. Elle n'avait jamais montré son "sanctuaire" à un inconnu.

- C'est... commença-t-il.

- Barbant ?

- Non, merveilleux ! souffla-t-il en la regardant de ses grands yeux sombres qui se révélaient être d'un bleu nuit passionnant.

- Ouais c'est ça, moque toi ! la blonde s'emporta et se laissa tomber sur un gros pouf violet.

Le noiraud soupira et un sourire s'étala sur ses lèvres.

- Je vois... Tu es une de ces filles qui restent en marge et qui sont persuadés qu'elle n'intéresseront jamais personne.

- Tu... Je... C'est faux ! s'empressa de répondre Tess en se levant. Sort de ma chambre !

Le noiraud leva ses mains en l'air et recula vers la porte mais il se prit les pieds dans la corbeille à papiers. Il tomba en arrière dans un bruit sourd. Tess regarda le noiraud se relever sans peine et ouvrir la porte mais il s'arrêta dans l'encadrement. Il passa négligemment sa main dans ses cheveux et sourit à la blonde.

- T'es pas une fille comme les autres... On se reverra sûrement ! Au revoir, la blonde ! dit-il en sortant de la pièce. Tess se rassît sur son pouf, attira son chien, attrapa son ordi et regarda sa série.

- Quelle arrogance ! J'ai cru qu'il était gentil mais c'est un idiot ! pensa-t-elle tout haut.

- Tessy chérie, réveille toi ! dit Karen en secouant doucement sa fille.

- Hm, deux minutes ! gémit cette dernière en se retournant sur le ventre.

- Tu va être en retard ! Lève toi !

Tess gémit à contre cœur et se leva mollement. Elle enfila une robe noire par dessus laquelle elle mît un cardigan couleur crème et une veste chaude. Elle enfila une paire de bottines brunes et fourra ses affaires dans son sac.

- Enfin ! s'exclama Karen en voyant la blonde descendre des escaliers. Tu ne veux donc pas faire quelque chose avec tes cheveux ? Une queue-de-cheval ou un chignon ?

- Bonne idée... grogna la blonde en rassemblant ses cheveux en un chignon décoiffé.

- Chérie, tu ne voudrais pas faire plus attention à ton apparence ?

- Non... soupira la blonde en mangeant rapidement ses toasts.

C'était la fin du week-end et elle voyait les jeunes retrouver leurs amis. Mais elle, elle n'avait pas d'amis. Elle mît donc ses écouteurs et écouta de la musique en observant les autres, comme à son habitude.

Le dernier cours de la matinée était le cours de littérature qui était le cours favori de la blonde. Étant donné qu'elle était sûrement la seule qui devait savoir convenablement lire. Mais ce jour là, Taissa fut surprise de voir le mystérieux invité de la veille, assis au premier rang. Une paire de lunettes étaient perchées sur son nez et il semblait lire un livre.

- Bonjour les enfants ! lança le professeur Black, un homme assez petit, avec des cheveux noirs et un front dégarnis. Il avait toujours l'air heureux. Ah, je vois que nous avons là un nouvel élève ! Levez-vous et venez vous présentez

Bastian ôta ses lunettes et alla se placer à côté du professeur.

- Je m'appelle Bastian Newton, j'ai dix-sept ans et je viens du Michigan.

- Et que faisiez-vous au Michigan Bastian ?

- Rien de spécial...

- Et pourquoi êtes-vous venu ici ?

- Le travail de mon père.

- Bien, allez vous asseoir à côté de... Christie ? Y'a-t-il quelqu'un à côté de vous habituellement ?

- Oui monsieur, Déborah.

- Et bien allez à côté de Taissa Williams.

- Qui ça ?

- Moi... soupira la blonde.

Un sourire narquois naquit sur le visage du noiraud qui alla s'asseoir à côté de la blonde.

- Bon, aujourd'hui nous allons parler de la manière d'écrire de Shakespeare ! s'exclama le professeur Black.

- Comme on se retrouve ! murmura Bastian à l'oreille de Tess.

- Oui, je suis tellement enchantée ! répondit-elle en levant les yeux au ciel. Sérieusement, toi, tu fais de la littérature ?

- Bien sur ! Et en plus, je crois sincèrement qu'il n'y a que nous deux qui sachons lire !

- Pas faux...

Ils rirent silencieusement puis se concentrèrent sur le cours. A la fin, alors que Tess sortait de la classe, Bastian la rattrapa.

- Hey ! Tu manges avec des amis à midi ? questionna-t-il.

- Non, mais je ne te conseille pas de traîner avec moi si tu veux te faire des amis...

- Qui a besoin d'amis quand on a une fille intelligente et belle à ses côtés ? répliqua le noiraud en se mettant face à la blonde. Cette dernière rougit et baissa la tête.

- Rien à redire ? Alors allons manger ! déclara Bastian d'un ton enjoué.

A la cafétéria, ça ne manqua pas et la bande des gens populaires remarquèrent le noiraud. Tout en particulier, leur meneuse, Summer. Elle était grande, elle était blonde, elle avait des formes, elle était stupide et elle avait tout les garçons à ses pieds. Et quels garçons ! Les sportifs, les nerds, les bizarres et tout les autres.

Summer s'approcha de sa démarche de chasseuse.

- Hello, je m'appelle Summer. Tu es vraiment beau, tu pourrais faire partie de notre groupe !

- Parce que tout ce qui compte c'est le physique ?

- Non bien sur ! D'ailleurs je me disais que tu avais l'air assez intelligent pour t'entourer des bonnes personnes... elle ponctua ses paroles d'un clin d'œil aguicheur.

- Oh oui, bien sur. Tu es du genre à rejeter la faute sur les autres...

Tess les regardait en ayant l'impression de voir une partie d'échecs. L'un des deux bluffait et ce devait être Bastian vu que Summer ne devait pas être assez intelligente pour comprendre le mot bluff.

- Je... Je ne comprend pas...

- Tu dis que les gens intelligents savent s'entourer des bonnes personnes. Tu rejettes irrémédiablement la faute sur tes amis. C'est bête tout ça... Et pour répondre à la question que tu te poses, non. Je ne veux pas être ton petit ami super populaire. J'ai bien assez donné dans le genre blonde stupide et reine du bahut.

Summer le regarda, bouche bée. Elle paraissait affligée mais elle ne devait pas savoir mettre de mot sur son état. Elle remit sa parfaite chevelure en place et partit en faisant claquer ses hauts-talons. Bastian tourna la tête en direction de Taissa qui le regardait, un sourire sur les lèvres.

- Quoi ?

- Tu viens de te mettre tout le lycée à dos...

- Et alors ?

- Summer est la reine du lycée. Demain, tu va te retrouver accrocher au panier de basket par le caleçon !

- Si c'est toi qui vient me délivrer...

- Écoute, dit doucement la blonde, tu devrais pas traîner avec moi. Je suis nuisible. Personne ne m'aime ici, ça ne me dérange pas tant que ça ne faut pas qu'ils soient méchants avec toi ou quelqu'un d'autre...

- Allez blondie, me dit pas que t'as peur de ces filles ? Elles ont tellement peur de se casser un ongle qu'elles oseraient même pas te tirer les cheveux...

- Ce n'est pas ça ce dont j'ai peur... Elles sont fourbes. Méfie toi...

Sur ces dernières paroles, elle ramassa ses affaires, les fourra dans son sac et partit, laissant le noiraud.

Taissa rentra plus tôt ce jour là.

Elle avait dit à ses parents que son cours avait été annulé mais elle avait simplement fuit Bastian. Elle s'était enfermée dans sa chambre et avait lu toute la soirée.

Le lendemain matin, elle se réveilla en avance. Elle prit une douche, regroupa des cheveux en chignon mal fait, passa une jupe noire, des collants, un débardeur bordeaux, un cardigan et sa paire de bottines. Elle ajouta une écharpe et son manteau, il faisait meilleur temps pour une journée de décembre. Elle attrapa son sac, y fourra ses affaires et sortit de la maison sans prendre la peine de déjeuner.

Évidemment, elle eut beaucoup d'avance alors elle prit l'un de ses livres et s'assit dans un coin reculé de la cour. Le coin des drogués, drogués qui n'embêtaient jamais la blonde suite à un accord commun. Pas de caftage, pas d'embrouilles.

Mais elle dut sortir pour le premier et seul cour de sa matinée. Sport. Elle détestait cette matière mais elle se rendit tout de même aux vestiaires, à contre cœur. Elle s'habilla à la hâte d'un training bleu sombre, d'un débardeur noir et elle passa son cardigan. Elle se rendit dans la salle de sport où le gros de sa classe était réuni. Et elle remarqua directement le regard bleu nuit pesant et les cheveux en bataille de Bastian.

- Hey, blondie ! murmura-t-il en se glissant à ses côtés. Il faisait au moins vingts centimètres de plus qu'elle. Elle ne répondit pas et se déplaça de quelques pas pour qu'il ne soit plus derrière elle.

- Bon, aujourd'hui, nous allons faire une course d'orientation ! J'ai déjà créé les groupes ! Alors, Christie et Déborah ensemble, Summer et Parker, Jude et Gladys, Dean et Éric, Taissa et Bastian...

- Mais monsieur ! Il fait froid dehors ! se plaignît l'une des filles de la classe.

- C'est pour cela Gladys que je vous dit de prendre des affaires chaudes en hiver ! Allez, sortez maintenant !

La blonde pesta silencieusement. Elle alla pourtant chercher la carte et le stylo que le professeur leur donnait et elle rejoignit Bastian qui souriait.

- Arrête de sourire...

- Pourquoi ?

- Ça m'énerve... Bon, il faut trouver une... C'est quoi ça ? Ah, une chaussette... Une chaussette ? C'est n'importe quoi !

- Arrête donc de râler, blondie ! Regarde, il faut aller à droite du lycée et tourner...

Ils marchèrent pendant toute la matinée et finirent par trouver le dernier objet. Alors qu'elle se rendait d'un pas lourd aux vestiaires, Bastian la retint.

- Tu veux quoi ? soupira-t-elle en se retournant. Bastian avait un t-shirt gris qui laissait voir ses muscles. Par dessus il avait mît une jaquette qu'il avait laissée ouverte.

Il se gratta l'arrière de la tête avant de parler et passa la main dans ses cheveux.

- Tu... Tu voudrais bien me faire visiter le coin ? Je connais personne d'autre et je me disais... Enfin, ça ferait plaisir à mes parents... Et...

- Non, le coupa-t-elle durement, je ne te montrerais pas la ville. Je t'ai dis de te faire des amis, autre que moi. Je suis pas une bonne personne...

Un rictus se dessina sur les lèvres du noiraud et il planta son regard sombre dans celui de la blonde.

- Écoute, si j'avais voulu faire ami-ami avec un des idiots de ce lycée, je ne serais pas avec toi en ce moment. Tu es intelligente et, faut se l'avouer, assez belle mais surtout que tu es la seule qui n'a pas voulu devenir mon amie parce que je suis beau ou musclé. Les gens d'ici sont superficiels alors que toi non.

- Bon... elle sembla réfléchir. D'accord... Rejoins moi ici, demain à une heure. On a pas cours demain après-midi.

- Compte sur moi, blondie ! il lui lança un grand sourire puis s'éloigna. Taissa le regarda partir puis rentra chez elle, doucement.

Bastian avait fini les cours et attendait la jolie blonde à l'ombre du chêne de la cour. Il la vit arriver de sa démarche de rêveuse. Elle portait une jupe blanche, une chemise rose pâle flottante, des collants noirs et une paire de bottines noires. Elle avait tout de même mît une écharpe et un de ses cardigans les plus chauds. Accompagnée de son éternel sacoche, elle était coiffée d'une tresse tout aussi décoiffée que le reste de ses coiffures habituelles.

- Salut, dit-elle en s'approchant du noiraud qui repassait inlassablement la main dans ses cheveux. Les décoiffant tout autant inlassablement.

- Hey, blondie !

- Arrête de m'appeler blondie, je suis pas la seule blonde de ce lycée.

- Bon, on commence par où ?

Ils passèrent l'après midi à se promener dans la ville. Elle lui montrait les lieux à connaître et lui semblait boire ses paroles. Elle l'avait promené d'un coin à l'autre de la ville mais la pluie s'était mise à tomber à grosses gouttes et s'était transformée en neige épaisse.

- Viens, on a qu'à aller chez moi ! proposa le noiraud. C'est à quelques pâtés de maisons !

Taissa acquiesça et ils se rendirent en courant dans la grande villa des Newton. Quand ils entrèrent, une vieille femme accouru et proposa à la jeune fille une serviette pour se sécher, elle lui tendit aussi une tasse de chocolat chaud fumant.

- Merci, dit-elle avec un grand sourire.

- Vous êtes la nouvelle amie de Bastian ?

- On peut dire ça comme ça...

- Blondie ? Bastian venait de passer la tête dans l'embrasure de la porte. Viens je vais te montrer la maison !

Taissa suivit le noiraud dans la grande maison. Puis il l'emmena dans sa chambre. Comparé au reste de la maison, toute blanche et carrelée, la chambre de Bastian avait des murs en bois sombre et du parquet tout aussi sombre.

Un énorme tableau noir remplit de nombreuses indications était plaqué sur l'un des murs. Sur le mur opposé, il y avait de nombreuses affiches de groupes de rock et de métal. Une basse et une guitare étaient accrochée sur un autre pan de mur. Un matelas posé à même le sol faisait face à une table basse sur laquelle était posée une télé et de nombreuses consoles. Une armoire et un bureau en bois un peu moins sombre que les murs étaient à l'opposé du lit. Et une étagère était accrochée au mur restant, portant le poids d'une dizaine de livres entassés n'importe comment.

- Et bien, c'est... Différent de ce que a quoi je m'attendais... dit la blonde en faisant le tour de la pièce.

- Tu t'attendais a quoi ?

- Je ne sais pas... Un lit à baldaquin, les mêmes murs et sols que le reste de la maison et un piano dans un coin... déclara-t-elle en riant. Qu'est-ce que tu écris sur ce tableau ?

- Mes idées, mes pensées. Rien de très passionnant.

Tess regarda les inscriptions de plus près et elle remarqua son prénom. «Cette fille, Taissa Williams, est fabuleuse. Mais il y a quelque chose de bizarre en elle...» Le regard de la concernée se voila. Elle posa sa tasse à côté d'un livre.

- Regarde, il ne pleut plus... Je vais rentrer ! s'exclama-t-elle en ramassant son sac.

- Attend, je vais te raccompagner !

- Non, ça ira. Ne te donne pas cette peine... dit-elle en souriant, d'un sourire triste, sans joie.

Bastian la regarda, interloqué, mais il lui dit au revoir et la laissa partir.

- Taissa June Williams, ayez le plaisir de venir ici tout de suite ! hurla Karen du bas des escaliers. C'était le soir de Noël et les Williams avaient invités les Newton et de la famille. Évidemment, Taissa ne voulait ni voir ses parents ni voir personne. Elle s'était enfermée à double tour et n'avait pas gardé le chignon parfait que sa mère lui avait fait quelques heures plus tôt.

- Taissa, tu sors maintenant ! elle tambourinait contre la porte à présent. Lunard, qui était sur les genoux de Taissa, trembla puis alla se cacher sous le lit.

- Je te donne dix minutes pour être coiffée et habillée correctement, tu sais ce que je veux dire par correctement, et être avec les invités, en bas, sinon je te confisque ton ordinateur et tes livres !

- J'arrive ! dit précipitamment la blonde en se levant de son lit.

Bien évidemment, elle n'avait rien de classe à se mettre. Elle opta donc pour une robe noire basique, une paire de ballerines et une tresse, décoiffée malgré elle. Elle passa un cardigan par dessus le tout et descendit le plus rapidement possible tout en se fondant dans la masse. Ce qui marcha. Sa mère la remarqua mais pas le reste des invités. Enfin, à part ce garçon assez grand et noiraud qui ne la lâcha pas des yeux. Il se rapprocha d'elle. Bien sûr, il y avait d'autres filles très jolies et d'autres garçons qui paraissaient sympa mais Bastian ne voulait que sa jolie blonde.

Alors qu'il allait lui parler, une brunette lui barra la route et commença à glousser.

- Salut, dit-elle entre deux gloussements, mon amie, elle pointa une noiraude pulpeuse assise un peu plus loin, et moi, on te trouve trop beau !elle gloussa de nouveau et le regarda. Elle avait des yeux bruns qui brillaient. Donc, tu voudrais bien venir discuter avec nous ?

- Je ne suis absolument pas désolé et non. Je ne vais pas venir "discuter" avec vous. Tu peux me laisser maintenant ? la brune parut choquée et s'en alla, sans plus glousser du tout. Bastian remarqua Taissa et Lunard, assis sur l'un des canapés du salon en compagnie d'un garçon. Il semblait être plus vieux mais dans le sens que ses cheveux bruns étaient courts et ternes, il avait des yeux verts qui ne pétillaient pas autant que ceux de Tess et soulignés par des cernes et il portait un costard qui était légèrement trop grand pour lui.

Bastian prit un verre de Champagne et s'assit, comme si de rien n'était, à côté de la blonde.

- Tu veux quoi ? dit-elle en se tournant vers lui.

- Oh, je suis désolé. Je ne voulais pas vous interrompre, ton copain et toi.

- Ce n'est pas mon copain mais mon cousin... Tu es vraiment Stupide ! elle se leva brusquement, entraînant dans son sillage le jeune garçon et le chien.

- Taissa ! le garçon tenta de la rattraper mais un groupe d'invités le bloqua dans sa course

- C'était qui lui ? demanda le brun.

- Un idiot...

- Si il avait été idiot, il n'aurait pas tenté de devenir ton ami...

- Que... Comment tu sais ?

- Ça c'est vu dans tes yeux...

- Isaac ! Bon, on regarde un film ?

- Non, vient. Ils vont sûrement bientôt donner les cadeaux !

- Tu me fatigues... Le brun prit la main de sa cousine et l'emmena à l'étage inférieur. En effet, la plupart des gens s'échangeaient des paquets petits ou gros.

- Ah Taissa, Isaac ! On vous attendaient pour vous offrir vos cadeaux ! s'exclama Karen en prenant deux paquets sur la table basse. Elle les leur tendit. Prenez, allez, ouvrez les ! Taissa prit le sien et ouvrit doucement la boîte. Elle contenait l'appareil photo qu'elle convoitait tant, un polaroïd.

- Oh merci maman ! mais sa mère était déjà repartie la laissant seule. Elle alla donc dans sa chambre, s'assit sur son lit et s'endormit quelques minutes plus tard.


Cette nuit là, Taissa dormit d'un sommeil paisible, sans rêve. Elle ne vit pas le noiraud lui déposer son duvet sur les épaules, et ne sentit pas le baiser qu'il laissa sur son front, pourtant, elle sourit. Bastian ne sut si c'était à cause de lui ou du rêve qu'elle faisait mais il aima penser que c'était pour lui que ce fin sourire se dessinait sur les lèvres de la blonde.

Le lendemain, Tess se réveilla tôt et décida de rester un moment dans sa chambre. Elle vit une pile de cadeaux qu'elle n'avait pas ouverts et qui avaient été apportés dans la nuit. Elle décida de se changer pour aller déjeuner puis d'ouvrir ses cadeaux. Elle mît une chemise en tissu carrelée avec de la dentelle blanche autour du col et aux extrémité des manches, une jupe noire et une paire de chaussures noire. Elle se fit une tresse couronne et passa son collier favoris, celui des reliques de la mort (cf. Harry Potter). Puis elle descendit pour se faire des toasts.

Mais quand elle arriva, plusieurs personnes étaient réunies dans le salon et l'entrée.

- Tess... son père tourna la tête vers elle quand elle descendit de l'escalier. Plusieurs visages de tournèrent vers elle.

- Papa ? Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est ta mère... Elle est morte cette nuit.

- Pardon ? Comment ça ? Elle allait très bien !

- Non, pas vraiment. Elle avait des problèmes pulmonaires et cette nuit, elle a "arrêté" de respirer.

- Quoi ? Non... Vous me l'auriez dit ! Ce... Non ! Taissa ne comprenait plus grand chose. Sa mère, sa seule amie, morte ? Non. Ils lui auraient dit qu'elle avait des problèmes.

- Et bien, elle n'avait rien eu depuis ta naissance, on croyait que ça c'était arrangé. répondit son père en s'approchant d'elle. Il allait la prendre dans ses bras mais elle le repoussa violemment. Elle n'avait jamais été proche de son père.

L'enterrement eu lieu deux semaines plus tard. Un mois plus tard, son père avait trouvé une nouvelle femme. Elle s'appelait Marina et était très belle. Elle avait de longs cheveux noirs bouclés et de grands yeux verts. Elle avait aussi deux enfants, Grace, quatorze ans, mi-blonde, mi-brune avec les yeux verts de sa mère et Tom, dix-sept ans, châtain aux yeux verts.

Elle ne pouvait s'empêcher de les détester tout les trois. Ces personnes qui avaient gâchées sa vie en un sens. Elle ne parla plus à personne pendant des semaines.

Le plus tragique fut le jour où Lunard, son chien et meilleur ami, disparu, quelques semaines à peines après la mort de sa mère.

Cours de littérature, quatrième heure du lundi matin, Bastian Newton.

Tout ça se tournait et se retournait dans son esprit alors qu'elle se rendait au ledit cours. Taissa s'était résolue à ne parler à personne, même ceux qui feignaient avoir de la compassion pour elle. Mais voir Bastian, elle ne tiendrait pas le coup. Elle entra dans la classe et vit le noiraud plongé dans un livre, ses lunettes perchées sur son nez, comme d'habitude à chaque début de cours de littérature. Elle s'approcha et s'assit sur une chaise, à sa place habituelle.

- Salut, blondie ! lança Bastian d'un ton enjoué en la regardant. Elle lui sourit tristement et sortit ses affaires. Le reste de la classe arriva avec le professeur Black. Le cours fut monotone. Le professeur parlait et les élèves se taisaient. Certains griffonnaient des mots-clés mais la plupart semblaient dormir sur leurs tables.

- Miss Williams, je vous dérange peut être ? demanda la voix du professeur Black à la blonde qui avait la tête posée sur ses bras et qui semblait somnoler. Néanmoins, elle se releva vite et regarda le professeur Black.

- Les temps au passé simple de l'indicatif présent sont très utiles pour raconter une histoire, tout comme l'imparfait. elle releva ses cheveux en chignon. Tout aussi, on peut utiliser un présent de vérité générale pour affirmer un acte ou un fait scientifique. elle parut satisfaite.

- Euh... Bien... balbutia le professeur. Et bien, pour demain vous me trouverez dix phrases qui utilisent le présent de vérité générale et vous m'écrirez un court récit utilisant le passé simple. il marqua une courte pause pendant que les élèves marquaient cela dans leurs agendas. Sauf vous, miss Williams. Vous nous avez bien assez démontré que vous saviez manier les verbes et leurs temps. Bon, le cours est fini.

Les élèves se hâtèrent de ranger leurs affaires. La plupart des personnes suivant ce cours n'y allaient que parce qu'il leur manquait une heure dans leurs horaires. Surtout que souvent leur lundi après-midi était libre. Taissa prit son sac et sortit dans le couloir.

- Eh, Taissa ! Attend ! mais la blonde continua de traverser le bâtiment, puis la cour à grandes enjambées.

Malheureusement, le jeune homme était plus rapide et lui barra la voie.

- Tu va bien ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles...

- Je sais pour ta mère... A vrai dire, tout le monde le sait. Ça va toi ?

Malgré elle, la blonde lui lança un regard remplis de larmes et partit en courant. La pluie, qui s'était mise à tomber, lui battait le visage et se mêlait aux larmes de rages qui coulaient, à présent, sur ses joues. Elle s'arrêta sous le grand chêne et fouilla dans son sac à la recherche d'un parapluie.

- Je ne te lâcherais pas... murmura une voix derrière elle. Elle sursauta et fit tomber son sac. Puis elle se laissa tomber à côté de lui. Les larmes ravageaient son visage si doux d'habitude. Bastian s'accroupit devant elle, prit son visage dans ses mains et sécha ses larmes du bout des pouces. Il ramassa le sac de la blonde et aida cette dernière à se lever.

- Je vais te raccompagner.

- Non, répondit-elle en séchant ses larmes, pas la peine. Mais le noiraud passa sa veste en cuir sur les épaules de la blonde et laissa son bras par dessus. Ils marchèrent en silence jusqu'à la maison de Taissa. Elle le remercia sur le pas de la porte, lui rendit sa veste et rentra dans la maison, vide à cette heure là. Elle monta dans sa chambre et s'enferma dans son sanctuaire, dans sa chambre. Elle se sentait seule.

Sa mère était partie, son chien aussi, elle n'avait plus personne sauf Bastian. Mais elle ne pouvait se résoudre à l'appeler.

Depuis la mort de sa mère, Taissa dînait seule dans sa chambre mais son père lui avait demandé de dîner avec le reste de la "famille" car il avait une annonce importante à faire.

- Taissa, je veux que tu sois gentille avec Marina, Tom et Grace. C'est clair ? Cesse donc de faire ton enfant ! Tu es grande maintenant ! J'espère qu'on est d'accord. ordonna Martin à sa fille alors qu'ils s'installaient devant un plat de lasagnes.

- On est pas d'accord. s'exclama la blonde en levant son regard sur son père.

- Qu'est-ce que tu dis ?

- On est pas d'accord. Tout les deux on est jamais d'accord sur rien ! Personne est moins d'accord que nous deux !

- Taissa June Williams...

- C'est pas parce que maman est morte que tout d'un coup tu me connais mieux, tu me connais pas !

- Taissa ! Va dans ta chambre !

- Non !

- Taissa ! il était debout à présent et elle aussi.

- J'ai tout perdu à cause de toi ! Je sais que maman ne t'aimais plus ! Je le savais ! Et toi non plus tu ne l'aimais pas ! Mais tu es resté pour moi alors qu'on aurait été beaucoup mieux seules ! son père la regarda avec de grands yeux noirs et semblait sur le point de la frapper. Tom attrapa Taissa et la tira en arrière juste à temps. Elle partit en courant dans sa chambre. Elle mît tout sans dessus dessous et attrapa des affaires dans le tas. Ses livres favoris, son collier préféré, ses cardigans, un jean et un pull over. Elle enfila ses baskettes et redescendit rapidement. Elle passa devant les autres et sortit de la maison en trombe. La pluie ne tombait plus mais il y avait de la brume. Tess savait qu'elle ne saurait pas retrouver où habitait Bastian mais elle connaissait une personne qui lui ouvrirait la porte.

Elle marcha dans le froid épais du mois de février. même si le temps s'était fait plus clément, les nuits étaient fraîches. Taissa sortit de son sac un cardigan qu'elle passa par dessus sa chemise et continua d'avancer à tâtons dans la nuit. Il devait être aux alentours de vingt-deux heures quand la blonde arriva devant la grande bâtisse de pierres rouges. Cette maison était réputée pour son style et des habitants qui sortaient de l'ordinaire.

Les Baker étaient une famille riche et modeste. Il y avait Miranda, la mère. Une femme assez grande et gracieuse, autrefois danseuse étoile, blonde avec deux grands yeux chocolats, qui s'occupait maintenant de ses trois enfants et de son potager. Les trois enfants en questions étaient Jack, Willa et Caleb. Jack était âgé de vingt-et-un ans et avait donc quitté la maison familiale mais Miranda Baker chérissait plus que tout sa chère Willa, une jeune fille âgée de quinze ans avec les yeux couleur chocolat transperçants de sa mère et des cheveux châtains qui partaient dans tout les sens, et son petit Caleb âgé lui aussi de quinze ans, étant le faux jumeau de Willa. Il avait les mêmes yeux que sa sœur et sa mère mais ses cheveux à lui étaient foncés, bouclés et il les ébouriffait sur son crâne. Taissa connaissait Willa après avoir été sa voisine durant onze ans. Bien sur, à l'époque, Taissa était moins renfermée sur elle même et adorait la jeune fille mais après son déménagement à l'autre bout de la ville, elles s'étaient perdues de vue. Miranda adorait la blonde et ne se lassait jamais de ses visites, même si elles étaient rares et espacées.

La blonde s'avança sur les quelques marches qui la séparaient de la grosse porte en chêne massif et toqua trois petits coups. Au bout de deux minutes d'attentes, elle vit la tête de Miranda Baker apparaître dans l'entrebâillement de la porte.

- Oui ? demanda-t-elle d'une voix douce.

- Madame Baker ? C'est... Taissa...

- Oh, Taissa ! Quel plaisir ! Mais que fais-tu à une heure si tardive dans la rue ? elle tira la blonde par la manche et l'entraîna dans la maison.

Elle ferma la porte et la poussa jusqu'au salon vide où la télé diffusait une vieille série.

- Assied-toi donc ma chérie ! Alors, raconte moi ce qu'il se passe !

Taissa n'eut aucune gène de raconter ce qu'il lui arrivait à Miranda. Elle lui raconta la rencontre avec Bastian, la mort de sa mère, la perte de son chien et la dispute avec son père. Quand elle eut fini, elle vit Miranda éponger le coin de son œil avec sa manche.

- Oh, ma chérie ! Je ne savais pas pour ta mère. C'était une femme admirable ! Ça n'aurait pas dû vous arriver ! Et pour ton chien... Je me souvient de ton chien... Il était vraiment adorable ! Attend là ma puce. Je vais aller te faire un chocolat chaud et t'apporter des biscuits faits maison. elle lui adressa un sourire confiant. Willa ! Caleb ! Venez donc voir qui est là !

La blonde tourna la tête en direction de la porte et vit arriver Caleb. Il portait un t-shirt plein de peinture et un training gris, tout autant remplis de peinture. Ses cheveux n'étaient plus aussi plats que dans les souvenirs de la blonde. Ils se dressaient sur sa tête comme si il venait de rouler en moto, sans casque. Une jeune fille arriva dans son sillage. Ses cheveux étaient remontés en chignon et elle arborait un sourire. Elle portait un short de pyjama et une grosse jaquette par dessus un débardeur prune.

- Taissa ? Taissa Williams ? s'écria la brune en sautant sur le canapé à ses côtés ! Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? demanda-t-elle à sa mère en faisant comme si la blonde n'était pas là.

- Elle est là par nécessitée !

La brune encercla Taissa dans ses bras et la serra contre elle avec douceur. La blonde lui adressa un sourire timide.

- Tu compte rester ? Ton sac n'est pas beaucoup remplis...

- Caleb ! réprimanda Willa. Et bien, si je m'attendais à te revoir ! Tu va toujours au lycée ?

- Oui... Et toi, toujours en école privée ?

- Quand on est un Baker, pas question de traîner avec tout ces gens qui de croient supérieurs à cause de la marque de leurs vêtements... siffla Caleb.

- Ne l'écoute pas ! s'exclama Willa en jetant un regard noir à son frère. Môssieur à décider qu'il valait mieux éviter le reste du monde. D'ailleurs, est-ce que Mister Baker ne pourrait pas aller répandre son venin ailleurs ? Ta peinture elle pue !

- Ma peinture ne pue pas ! Ton odorat est souillé à force de te parfumer !

- Tu... Tu peins ? hasarda Taissa au milieu de la querelle.

- Pas grand chose. Une toile par ci, par là. répondit l'intéressé sur un ton dégagé.

- Ouais, il dit ça mais dans sa chambre y'a plein de toiles ! Et le pire c'est que devant les autres il est persuadé qu'elles sont belles... Tu devrais venir plus souvent Tay-Tay ! Il cesserait de faire son intéressant...

- Allons donc, les enfants. Laissez notre invitée tranquille. Ces derniers temps la vie n'a pas été facile. Willa, va préparer le matelas gonflable dans ta chambre et toi, dit-elle en pointant Caleb du doigt, va ranger un peu ton atel... Ta chambre !

Les deux jeunes acquiescèrent et montèrent à l'étage.

- Ma chérie, reste autant longtemps que tu veux d'accord ?

- Non, je ne veux pas vous déranger...

- Oh ! s'exclama-t-elle, faussement indignée. Tu es bien la personne que j'aime le plus recevoir ici ! Tu as beaucoup manquée à Willa ! Tu sais que tu es comme ma deuxième fille ! Ce n'est ni l'argent ni la place qui manque ici !

- Oh mais vous savez... Je... Je ne voulait vraiment pas vous déranger. C'est juste que je ne savais pas où aller...

- Et ça me flatte que tu aies pensé à nous !

Taissa baissa la tête. Elle n'osait pas lui avouer qu'elle avait d'abord pensé à Bastian et à Isaac, son cousin. Mais elle ne regretta pas son choix quand quelques minutes plus tard, après avoir mangé un en-cas et revêtu un pyjama de Willa, elle s'était glissée sous un duvet moelleux. Willa dormait déjà quand, à son tour, elle tomba dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, Taissa se réveilla aux alentours de neufs heures. La chambre était vide et pas une seule trace de Willa. La blonde se leva et chercha à tâtons son sac qu'elle trouva au bout de son matelas. Elle avait un message, de Tom.

«Salut, je suis désolé de comment s'est conduit ton père. Il a vraiment été nul sur ce coup là et ma mère aussi, à rien faire. J'espère juste que tu va bien et que tu es pas seule dans les rues par ce temps, Tom»

«Ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien, je suis chez une amie. Tu pourrais me dire quand mon père se sera calmé ?»

«À vrai dire, ton père a disparu. On est sortit te chercher avec Grace et quand on est rentrés, ma mère pleurait au milieu du salon en disant que des mecs en noirs étaient venu et l'avait enlevé... Ma mère est légèrement désemparée. Je voulais pas te le dire par message...»

La blonde sortit en trombe de la chambre à la vue du dernier message reçu. Son père s'était fait enlevé ? Elle n'y croyait pas. Elle rentra à nouveau dans la pièce, mît une paire de collants en laine, une jupe noire, un pull-over et un cardigan. Elle descendit et tomba nez-à-nez avec Caleb.

- Hey, calme toi Taissa ! On court pas dans cette maison !

- Hein ? Euh... Oui, je suis désolée ! elle repartit en trottinant et trouva enfin Miranda.

- Ah, te voilà levée ! Tu veux des toasts ?

- A vrai dire, il faudrait que j'y aille. Il paraît que mon père est... Partit de la maison...

Miranda lui fit un sourire doux, remplis de gentillesse.

- Reviens quand tu veux ma chérie !

Taissa était sortie dans la rue. Elle courait à présent et manqua de tomber plusieurs fois en glissant sur les plaques de gel. Elle arriva enfin chez elle et entra en trombes dans la maison. Tom était penchée sur sa mère qui semblait secouée par les sanglots.

- Tess... sanglota-t-elle en levant la tête vers la jeune fille. Je suis si désolée... Je... Je ne voulais pas... Ta mère... Ton père...

- Grace, raccompagne maman dans sa chambre pour qu'elle se repose. Taissa, y'a un gars dans ta chambre que veut te voir.

Taissa frémit. Qui voudrait lui rendre visite ? Les services de l'enfance ? La protection des mineurs ? Les services d'adoptions ? Elle monta les escaliers d'un pas lourd et ouvrit la porte. Elle ne fut jamais autant heureuse de voir Bastian. Il se tenait devant elle, dos tourné à la porte et regardait une des nombreuses étages remplies de livres.

- Euh... Bastian ? hasarda la blonde.

- Taissa ! Tu étais où ? J'ai appeler chez toi hier soir et ce gars, Tom, il m'a dit que t'étais partie et que ton père a eu des problèmes !

- Oh... Et tu es venu ?

- Bien sur ! Je m'inquiétais pour toi ! il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Il la rapprocha de lui et elle se serra un peu plus contre lui. Elle aurait volontiers continuer leur étreinte mais Bastian s'écarta et posa ses mains sur ses épaules.

- Taissa, fait moi la promesse de ne pas faire de bêtises ! Je suis sur que tu dois penser que personne ne tient à toi, que tu n'as besoin de personnes et que personne n'a besoin de toi mais c'est faux ! J'ai besoin de toi, ton cousin, Isaac, à besoin de toi...

- Que... Comment tu sais... Isaac ?

- Et les Baker aussi.

- Quoi ?

- Tu croyais vraiment pouvoir sortir de chez toi et t'en aller dans la nuit comme ça ? Je te signale que tu es passée devant chez moi, trois fois. Je t'ai suivie et voilà. Et pour Isaac, il faut qu'il apprenne à mieux fermer les portes !

- Bastian ! s'offusqua la blonde.

- Désolé...

- Bon, sérieusement, faut qu'on retrouve mon père ! Tom a dit qu'ils avaient laissés un mot comme quoi il ne fallait pas le retrouver mais... C'est mon père ! Et c'est tout ce qu'il me reste...

- J'ai une idée mais ça va pas te plaire...

- Ah bon ? Comment tu peux en être si sûr ?

- Il va falloir trouver une voiture, de l'argent et quitter l'école.

- Pourquoi donc on ferait ça ?

- Tu veux retrouver ton père ? elle acquiesça. Alors fait moi confiance.


Le plan de Bastian était simple. Trouver le plus d'indices possibles sur l'endroit où pourrait être le père de Taissa et le ramener chez eux. Taissa accepta. Bastian ayant dix-sept ans et étant riche, il n'avait pas réellement besoin de ses parents et donc ils le laissèrent quitter l'école et la maison familiale en lui donnant tout de même l'une de leurs nombreuses cartes bancaire, mais il n'avait pas encore de permis. Taissa pensa alors à une personne qui l'avait et cette personne c'était Issac. Ils se rendirent donc chez lui et Taissa lui expliqua la situation. Il accepta directement de venir avec eux mais la blonde ne pouvait de résoudre à disparaître de nouveau de la vie des Baker et les prévint ce qui fit que le jour de leur départ, ils n'étaient pas trois mais quatre. Willa avait supplié Taissa de l'emmener avec eux et, malgré elle, elle avait accepté.

Trois jours après la disparition de son père, la vieille voiture d'occasion de Isaac et de ses trois amis s'engageait sur l'autoroute, le coffre remplis de quatre grosses valises.

La blonde s'étira puis se leva du petit canapé dépravé sur lequel elle avait passé la nuit. Le noiraud dormait par terre, son cousin reposait sur un sac de couchage et la cadette avait prit le lit de camp.

Taissa mît un cardigan gris en laine épaisse et s'approcha de la baie-vitrée. Voilà maintenant deux mois qu'ils recherchaient son père. Ils avaient voyager de long en large du pays. La vieille Ford d'Isaac semblait s'écrouler à chaque fois qu'il allumait le moteur mais elle tenait vaillamment le coup et les emmenaient là où ils voulaient.

- Alors, on ne dort plus blondie ? chuchota une voix derrière elle.

Elle sursauta et se retrouva nez-à-nez avec Bastian. Ses yeux bleus nuits semblaient être remplis d'étoiles et des mèches de ses cheveux d'un noir geai partaient dans tout les sens.

- Je réfléchissais, murmura-t-elle à son tour. Et si on ne le trouvait pas ? Il peut être n'importe où sur la planète maintenant... elle commença à trembler comme elle le faisait à chaque fois qu'elle évoquait son père. Son père qui avait disparu quelques mois à peine après la mort de sa mère. Elle devait le retrouver sinon, elle serait envoyée dans une famille d'accueil ou pire encore.

- J'ai pensé à quelque chose. lâcha-t-elle soudain. Et si... Et si mon père avait un secret ?

- Il faudrait retourner dans sa ville natale ?

- Pas besoin d'y retourner.

- Comment ça ?

- On y est déjà.

La blonde montra l'extérieur du motel dans lequel ils avaient passé la nuit. Mais alors que Bastian posait son regard sur l'horizon où le soleil pointait de gros coups résonnèrent contre la porte de leur chambre.


Une jeune fille était à genoux devant la porte. Elle avait de long cheveux noirs tout emmêlés et de grands yeux bleus d'où s'écoulait un torrent de larmes. Elle était fine, maigre peut être, et son regard était vide. Dès que Bastian ouvrit la porte, elle s'accrocha à lui comme si elle coulait et qu'il était une bouée.

- Euh... commença Bastian.

- Il faut que je vois Taissa ! Taissa Williams !sanglota la noiraude en suffoquant.

- Qu'est-ce qui se passe ?demandèrent Isaac et Willa qui s'étaient réveillés et qui rejoignait les deux autres. Taissa s'était accroupie devant la noiraude.

- Tu me cherches ? demanda-t-elle d'une voix douce. Comment tu t'appelles ?

- Je... Harriet, Harriet Harris. Mais on ne parle pas de moi ! Il faut que tu rentres chez toi ! Tu... Tu es en danger !

Bastian et Isaac prirent la jeune fille et l'amenèrent sur le canapé. Elle s'y laissa tomber.

- Isaac, va acheter quelque chose à manger ! Elle semble affamée ! ordonna Taissa en s'asseyant à côté d'Harriet. Pourquoi est-ce que je suis en danger ?

- Il n'y a pas que toi ! J'ai... J'ai vu des noms... Toute une liste de noms... Des jeunes comme toi...

- Une liste ? Où ça ? Et qui y'avait-il sur cette liste ?

- Au... Au QG du... Non, je ne peux pas le dire... Pas encore... Je... Je je me souviens pas de tous... Hum... Willa... Et... Caleb Baker, je crois... Aussi... Landcaster... Ça vous dit quelque chose ? Willa avait blêmi à l'entente de son prénom et celui de son frère. Tout comme Taissa avait frémi pour les Landcaster. Et... Isaac... Bastian, je crois... elle bafouillait et tremblait. Elle hésitait sur chacune de ses paroles.

- Et nous sommes en danger ? demanda Bastian.

- Ou... Oui...

- Il faut que je prévienne Caleb ! sanglota Willa alors qu'elle cherchait son téléphone dans sa valise.

- Mais... Quel genre de danger ?

- Des hommes... Ils... Vous cherches... bafouilla-t-elle.

- Et d'où viens-tu ? demanda Bastian qui semblait douter des paroles de la noiraude.

- Euh... Le... Le gouvernement... et elle se mis à sangloter bruyamment.

L'esprit de Taissa se mît en pause. Le gouvernement voulait la tuer ? Cette fille devait sûrement leur faire une blague mais... Pourtant, elle connaissait leurs noms et...

Comment pouvait-elle savoir leurs noms ? Comment ? Taissa, qui s'était approchée de la fenêtre, se retourna vers le petit groupe. Bastian était assit à côté de la noiraude qui mangeait un des sandwichs qu'Isaac avait rapportés. Ce dernier était assis par terre en face d'eux et Willa était sortie téléphoner à Caleb.

- Harriet ? C'est ça ? demanda-t-elle. L'intéressée se retourna.

- J'ai quelques questions...

- Vas-y...

- Hum, d'abord... Que... Comment tu connais nos noms ?

- Vos parents, ils travaillent pour le gouvernement. Tous, sauf les tiens. elle pointa Isaac du doigt. Mais tu es trop intelligent, ils savent que tu saurais des choses...

- Quels genres de choses ? la pressa Taissa.

- Je ne sais pas si je peux vous le dire... déclara Harriet, avant de reprendre devant le regard noir de la blonde. Vos parents travaillaient sur un gros dossier. Quelque chose qui pourrait tous nous sauver en temps utiles...

- Et que contenait ce dossier ?

- Les plans d'une sorte de... Je ne sais pas vraiment ce que c'est mais... Vous êtes des expériences ! Des sortes de variables ! Vous avez été étudiés toute votre vie et ça va aider la planète et éradiquer tout les problèmes. Mais le gouvernement veux le mettre en marche maintenant alors que ça risque de tuer la plupart de la population. C'est pour ça que ta mère, elle pointa Taissa du doigt, et son père, elle montra la silhouette de Willa qui de détachait derrière la fenêtre, sont morts. Ils se sont battus pour ces plans mais maintenant, le gouvernement va le mettre aux normes et ils vous recherchent, tous.

- Attend, quoi ? C'est une blague ?

Harriet la regarda durement, c'était à son tour de lancer des regards meurtrier à Taissa.

- C'est tout sauf une blague ! Je suis très sérieuse ! Attendez que je me souvienne... Toi, la blonde, tu es rebelle et donc dangereuse, toi, le noiraud, tu es un lâche ! Green, tu es trop intelligent, les Baker sont terribles et insouciants, les Landcaster - leur père était adorable, sont... Enfin, la fille est sensible.

- Et Tom ?

- Je... Ne peux pas vous le dire... Pas maintenant... Tout ça est étudié... A été étudié longuement. Je ne devais pas venir vous voir, mais heureusement ils ne savent pas où vous êtes et ils ne savent pas que je suis là. D'ailleurs, vos amis. Hum... Caleb, Tom et Grace, je crois qu'ils s'appellent comme ça, ont eux aussi été enlevés.

- Bon, la plaisanterie à assez duré ! hurla Taissa en se mettant face à la noiraude. Je suis tout sauf une rebelle et Bastian n'est pas un lâche ! Tu ne peux pas venir ici et commencer à nous insulter !

- C'est écrit dans les dossiers ! Tout ça est calculé ! Ta mère est morte pour vous protéger tout les sept !

Tu ne comprends donc pas combien il est important que vous viviez ! Vos amis seront dans doutes morts demain ! Et vos familles aussi ! Vous serez les derniers à pouvoir arrêter ça ! la noiraude hurlait en gesticulant. Elle se rassît et grommela. Elle répéta plusieurs fois les mots «dossiers» «plans» et «parents».

Willa était revenue dans la pièce, en pleurs, en disant que ni Caleb, ni Miranda ne répondaient au téléphone, alors Isaac lui avait apprit ce qu'ils savaient ce qui eu pour effet de faire encore plus pleurer la jeune fille qui tomba dans les bras d'Isaac.

Pendant ce temps, Taissa était sortie en trombes de la pièce. Tout cela lui semblait invraisemblable mais pourtant, depuis la mort de sa mère, elle ne se sentait plus la même. Elle était souvent en colère et malgré elle, elle dut s'avouer qu'elle s'était plus souvent rebeller durant les six derniers mois que durant le reste de sa vie. Elle était arrivée à la sortie de la ville et s'était assise sous l'un des pommiers du verger. Elle regardait les voitures passer sur la route cabossée. La journée était à peine commencée mais déjà la ville s'affairait. Les commerçants ouvraient leurs boutiques, les gens partaient au travail, les enfants à l'école et pourtant, elle, n'avait rien à faire. Elle s'imaginait que tout cela n'était qu'un cauchemar. Sa mère viendrait la réveiller avec les léchouilles de Lunard. Elle se lèverait, mettrait une jupe avec un cardigan et un pull. Elle se ferait un chignon mal coiffé et sa mère la supplierait pour la laisser lui faire un chignon plus soigné, ce qu'elle refuserait avant de rejoindre sa solitude durant toute la journée.

Mais tout ça était derrière elle. Harriet lui avait clairement dit que sa mère était morte. Pour elle en plus. Alors que Taissa se levait pour rejoindre le motel, une branche craqua derrière elle. Quelqu'un se jeta sur elle et l'encercla de ses bras musclés. Elle repoussa la personne et fut étonnée de se retrouver face à Caleb, Tom et Grace. Tout trois étaient dans un sale état.

- Donc, vous vous êtes enfuis parce que des hommes ont voulu vous enlever ? Et Miranda est morte ? Et Marina aussi ? Et vous avez couru et fait du stop jusqu'ici ? récapitula le noiraud après que Caleb eut fini de parler.

- C'est ça... dit-il. Son visage se tordît en une grimace à l'évocation de sa mère. Harriet de tourna vers Taissa d'un air qui semblait dire «ah, tu vois ? Je t'avais prévenue !» et ce fut au tour de Bastian de leur raconter ce qu'Harriet leur avait apprit. Taissa sortit de la pièce durant le récit parce que la noiraude ne cessait de lui lancer des regards noirs et pleins de fierté.

Quand elle fut revenue, elle vit Grace qui tremblait et Tom semblait être au bord de la crise de nerfs.

- Alors eux, il fit un geste dédaigneux en pointant les autres, ils sont quelques choses mais moi je ne sers à rien ? s'énerva-t-il.

- Au contraire ! s'empressa de répondre Harriet. Tu es la chose la plus dangereuse et la plus importante mais je ne peux pas te le dire, pas maintenant en tout cas !

Tom semblait fulminer mais se tut.

- Bon, on ne va pas rester indéfiniment alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Willa en brisant le silence.

- Bah déjà, ma voiture à déjà de la peine à supporter quatres personnes alors huit c'est impossible et elle, il pointa Harriet, a dit que on voulait tous notre peau.

- Oh, je n'ai pas dit ça. Ils veulent te tuer toi, la blonde là et le noiraud. Les autres, à part Tom, vous pouvez circulez en liberté... Grace lança un regard à Caleb et Willa. Mais, si on y pense, vous êtes les frères et sœurs et enfants de personnes qui, elles, sont activement à recherchées ou mortes donc...

- Et toi alors ? la coupa Taissa en croisant ses bras sur sa poitrine. Toi, tu es quelque chose ? Tu peux te balader en liberté ?

- Non. Mes parents, et les tiens, ont échafauder les premiers plans et je me suis enfuie du gouvernement donc... Techniquement, je suis autant en danger de mort que vous !

Taissa ne savait pas pourquoi mais elle détestait cette fille et ses cheveux noirs, son air trop sûre d'elle et ses magnifiques yeux bleus. Surtout qu'elle les prenait de haut comme si elle pouvait se le permettre. Mais Taissa se devait de la croire, sinon pourquoi est-ce qu'on aurait tuer Miranda ? La femme la plus gentille qu'elle connaissait - après sa mère.

Ils passèrent le reste de la journée à tourner et retourner toutes les informations qu'on leur avait balancé dans la tête. Grace joua aux échecs avec Isaac, Caleb, Tom, Bastian et Harriet discutèrent ensemble dans leur coin et Willa dormit une grande partie de l'après midi. Taissa quant à elle, écrivit. Enfin, elle écrivit plutôt toutes les informations qu'elle avait en sa connaissance, comme si elle avait peur que tout s'envole. Mais seul quelques points ressortirent.

«Nous sommes en danger de mort» «On risque tous de mourir d'un instant à l'autre» «Harriet est une pimbêche» «Ma mère est morte pour moi, pour me protéger»

Le lendemain matin, tous se réveillèrent aux alentours de neufs heures et Harriet expliqua son plan.

- Écoutez moi, c'est simple ! Nous allons faire deux groupes de quatre, je pensais faire Bastian, Willa, Isaac et moi et Caleb, Grace, Tom et Taidss mais bref, et le premier groupe partira dans la voiture d'Isaac et infiltrera le gouvernement. Bien sur, je sais comment faire !

- Attend, d'abord, je ne suis pas ta chienne, je ne pars pas sans Isaac et Bastian, et Willa, ajouta la blonde en voyant son amie se trémousser, et tu ne me donnes pas d'ordre ! Bastian s'était rapproché de Taissa et serrait à présent sa main dans la sienne. Ce geste calma quelque peu la blonde qui, d'un hochement de tête, permit à la noiraude de continuer.

- Bon, comme je le disais, je sais comment faire. Dans trois jours, ils doivent recevoir une cargaison de papier d'imprimante et...

- Attend... T'es sérieuse ? Du papier d'imprimante ? Non mais moi j'abandonne ! s'exclama Taissa en quittant la pièce. Bastian lui courut après pour la rattraper et essaya de la raisonner.

- Tu l'aimes pas hein ?

- Je vois pas de qui tu parles...

- D'Hariett... Je le vois bien qu'elle te tape sur le système et je sais que tout... Ça... Doit être dur à avaler... Mais malgré tout son plan est pas bête ! Bastian posa sa main qui ne tenait pas celle de Taissa sur la joue de la blonde mais elle dégagea son visage et le regarda durement. Ses yeux gris ne pétillaient plus. Ses cheveux étaient constamment relevés en queue-de-cheval et elle avait abandonner ses jupes et ses bottines pour des jean et ses baskettes. Elle avait tellement changé en deux mois. Elle se demandait si tout ça n'était qu'une... "Variante" comme disait Harriet.

Comme y consistait le plan, deux jours plus tard, Taissa, Isaac, Bastian et Harriet quittèrent les quatre autres dans l'optique de les retrouver trois jours plus tard, à New-York.

Bien sur, Harriet avait voulu faire les groupes, elle avait dit qu'elle savait mieux que quiconque dans la pièce ce qui se passerait la bas mais personne n'avait voulu changer. Willa et Caleb voulaient rester ensemble tout comme Tom et Grace et Taissa, Bastian et Isaac.

- Bon, c'est quoi en gros ton plan à partir de maintenant ? Fait bref. demanda Taissa à la noiraude.

- Aller au siège du gouvernement, à New-York, entrer à l'intérieur. Détruire les dossiers, la liste et les plans.

- Pourquoi tout détruire ? Nos parents ne se sont-ils pas battus pour nous garder en vie pour ça ?

- Si bien sur mais...

- Alors pas de mais. Tom est super doué en informatique. Il saura tout transférer sur mon ordi portable.

- Tu es sûre de ce que tu dis ?

- Certaine. répondit-elle, sèchement. Harriet se retourna vers la route et Taissa s'endormit sur l'épaule de Bastian.

Quand elle se réveilla, elle avait la tête sur le genoux du noiraud et il lui caressait les cheveux en regardant à l'extérieur, la tête posée contre la fenêtre. Ses yeux bleus reflétaient les petites étoiles qui dansaient dans le ciel et jamais Taissa n'avait vu des cheveux autant en bataille. Elle avait remarqué que plus il était inquiet, plus il les secouait dans tout les sens avec ses mains. Elle ferma les yeux et feignit de dormir quand il posa son regard sur elle. Sa main alla caresser sa joue et elle resta posée là jusqu'à ce qu'ils dorment tout les deux.

- Lève toi ! La blonde ! Ohé ! hurla la voix d'Harriet aux oreilles de Taissa. Pause pipi ! Et toi aussi le noiraud ! Réveillez-vous les amoureux !

- Euh... On est pas amoureux... bégaya la blonde en se rasseyant à sa place. Mais quand ils sortirent de la voiture, une voix murmura doucement à son oreille «parle pour toi, blondie» et elle vit Bastian, sourire aux lèvres s'éloigner vers la station service. La blonde acheta quelques magasines, un paquet de biscuits et une bouteille d'eau. Elle paya le tout mais quand elle sortit, elle vit avec horreur que la vieille voiture d'Isaac n'était plus là. Bastian accourut à ses côtés.

- T'inquiète pas. Isaac et Harriet arrivent ! la prévint-il avant de passer un bras par dessus les épaules de la blonde. Elle frémit mais se convainquit que c'était la fraîcheur de la nuit. Mais elle savait qu'elle ne pourrait se convaincre éternellement d'une chose qu'elle savait fausse. Quand Isaac et Harriet vinrent les chercher, elle s'engouffra rapidement à l'arrière du véhicule, à la suite de Bastian et ils mangèrent les biscuits.

La nuit se déclinait doucement à l'horizon quand Taissa, qui somnolait, se sentit attirée contre Bastian. En réalité, le jeune homme avait passé son bras autour de la taille de la jeune femme et l'avait attirée vers lui. Elle avait de nouveau posé sa tête sur ses genoux et un sourire naquit sur ses lèvres. Il posa un baiser sur son front et s'endormit lui aussi.

Ils arrivèrent à New-York et rejoignirent les autres, qui étaient venus en stop. Harriet avait toujours le désir de tout détruire mais Taissa resta ferme. Elle ne voulait pas qu'ils détruisent ce qui avait fait que sa mère se sacrifie. Ce qui avait fait perdre leurs parents à plus de la moitié de leur groupe. Taissa pensait surtout au sourire si doux de Miranda qu'ils ne reverraient sûrement jamais.

- Bon, demain, on enclenche la phase une du plan. L'infiltration ! déclara Harriet. Bastian, Isaac, Tom et moi même avons mît sur pied un plan, qui je dois le dire, est parfait ! elle avait cet air que Taissa détestait. Malgré ça, la blonde était obligée de rester à la réunion improvisée pour connaître quel rôle elle aurait à jouer dans leur plan si... Parfait.

- Donc, j'ai fais, enfin nous, avons fait des équipes. Hum... elle sortit un calepin. Alors, Bastian, et Willa ensembles, Isaac et Grace, Caleb et Taissa et Tom et moi. elle regarda les autres tour à tour. Grace et Isaac étaient assis par terre à côté de l'unique lit de leur chambre d'hôtel, Bastian, Tom et Caleb étaient assis sur ledit lit et les deux dernières étaient debout, dans le fond de la pièce. Et non, on ne peut pas changer ! s'empressa d'ajouter la noiraude devant Taissa qui allait rétorquer quelque chose. Bon, niveau entrée ça va être simple ! Tom et moi entrerons en premier dans le bâtiment, et nous dirons qu'on a rendez-vous avec le secrétaire du premier ministre. Pendant ce temps, Taissa, Caleb, Bastian et Willa vous entrerez avec la cargaison de papier d'imprimante, et oui la blonde, on reste sur cette idée ! Et donc, où en étais-je ? et elle continua de débiter un flot de paroles surprenantes.

Au bout d'une demie heure d'explications et d'ordres. Elle continua en disant que tout le monde irait s'acheter de nouveaux vêtements.

- Et quelques un d'entres vous vont devoir abandonner la si belle couleur de leur cheveux... ajouta-t-elle en fixant Taissa qui lui rendit un regard noir.

- Pourquoi pas te débarrasser de ta chevelure noire ? C'est si terne le noir... rétorqua la blonde en sortant de la pièce.

Après avoir passé leur fin de journée en ville à s'acheter de nouveaux vêtements -ce fut une chemise carrelée, un jeans et des baskettes pour Taissa- ils rentrèrent à la chambre d'hôtel. Ils allèrent tous, chacun leur tour, prendre une douche puis ils se couchèrent. Bastian, Taissa, Grace et Tom dans le lit -qui pouvait largement contenir quatre personnes-, Harriet et Isaac sur deux des canapés et Caleb dormant sur le tapis moelleux avec Willa. Bien évidemment, Taissa se réveilla dans les bras du noiraud et Harriet était couchée sur le torse d'Isaac. Ils se réveillèrent à neuf heures, exactement une heure avant le transport du papier d'imprimante.

Ils se préparèrent tous en silence. Un silence pesant, le silence de la mort. Elle pesait de tout son poids sur leurs épaules à chaque pas, contractait leurs poumons à chaque respiration et frappait leur cœur à chaque battement.

- Bonne chance... souffla Tom à sa petite sœur en la prenant dans ses bras puis il s'approcha du reste du groupe et étreignit Taissa.

- Allez, dépêche toi ! Tu les reverras bien assez tôt ! le pressa Harriet en s'éloignant à grands pas en compagnie de Tom.


- Voilà le camion... couina Grace et tous tournèrent la tête dans sa direction. Le plan semblait simple. Isaac et Grace devaient prétendre à un contrôle des marchandises, ceux qui permettrait aux quatre autres de s'engouffrer dans le camion. Par la suite, ils sortiraient en douce et se rendraient au troisième sous-sol.

Tout se passa comme prévu. Isaac et Grace étaient à l'extérieur, pour prévenir les autres si jamais il y avait un problème. Tom et Harriet étaient sûrement déjà arrivé dans les sous-sols et les quatre autres avançaient d'un pas rapide. Tout le long de leur marche, ils ne croisèrent personne. Quand, enfin, ils arrivèrent devant la porte lourdement fermée, Caleb joua avec les épingles à cheveux de Willa et ouvrit la porte. Ce qu'ils virent à l'intérieur les stupéfia. Il y avait un long couloir centrale et plusieurs porte vitrée qui laissaient entrevoir des alvéoles vides. Huit, pour être exact. Taissa se rapprocha de Bastian et Willa fit de même avec Caleb. Ils évoluèrent doucement mais, à peine étaient-ils arrivés au bout de la salle que deux gardes firent irruption avec Isaac et Grace. Ils les poussèrent dans la salle et fermèrent la porte à clé derrière eux.

- Il s'est passé quoi ? demanda Willa.

- On était à l'extérieur et on a même pas eu le temps de vous prévenir qu'on se retrouvait ici ! déclara Isaac. La porte du fond se débloqua et ils se regardèrent tous, interloqués.

- Bon, hum... Isaac, Grace, Caleb et Taissa restez ici ! ordonna Bastian.

- Pourquoi ? questionna la blonde.

- Euh... Cherchez à quoi servent ces... Choses... dit-il en montrant les alvéoles. Isaac et Grace sont ingénieux tandis que Caleb et toi vous êtes prêts à vous battre, c'est un bon calibrage ! dans sa tête la blonde était persuadée que Bastian se trompait de partir seulement avec Willa mais elle acquiesça et s'approcha de lui. Il la prit dans ses bras et ils s'en allèrent. Isaac commença à taper sur les sortes de tablettes qui scellaient les alvéoles. Mais Taissa était préoccupée. Alors qu'elle tapait des numéros sur la tablette, l'alvéole s'ouvrit et elle se fit attirée à l'intérieur. Elle eut beau frapper contre les vitres de toutes ses forces, il lui était impossible de les casser. Même avec l'aide des autres. Elle se mît à hurler quand un gaz commença à se répandre dans la cellule. Elle se mît sur la pointe des pieds mais quand le gaz, qui ressemblait à un mélange de gazeux et de liquide, lui arriva à la taille, elle fut enivrée et arrêta de crier. Elle eut juste le temps de voir la silhouette de Bastian qui frappait contre la vitre.

Quand elle se réveilla, elle était à l'extérieur de la cellule.

- On avançait avec Willa quand je t'ai entendue crier ! expliqua Bastian. J'ai dis à Willa de continuer et... mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase car un hurlement à glacer le sang retentit au bout du couloir par lequel étaient partis Bastian et Willa.

Tom regardait le corps de la jeune fille qui gisait au sol, sans vie. Taissa regarda la scène avec horreur tandis que les autres accourraient, se stoppants à la vue du crime et Caleb se jeta sur sa sœur pour tenter de la réveiller.

- Willa ! Réveille toi ! Willa ! il gémissait et la secouait. Pitié Willa, pitié ! Réveille toi ! Il lança un regard autour de lui et vit Tom et l'arme qu'il avait dans la main. Il se leva d'un coup et fonça sur lui. Toi ! C'est toi qui lui a fait ça ? Tu va souffrir ! Caleb avait maintenant les mains autour du cou de Tom. Grace lui hurla de le lâcher tandis que Bastian et Isaac se jetaient sur lui pour lui faire desserrer sa prise. Bastian et Isaac attirèrent Caleb en dehors de la pièce laissant Taissa, Grace et Tom avec le corps sans vie de Willa. Grace tremblait de la tête aux pieds et regardait son frère.

- Pou... Pourquoi Tom ? Pourquoi ? gémit-elle en s'approchant doucement de son frère.

- Tu es la sensible, Harriet est l'imprévisible, Taissa est la rebelle, Bastian est le lâche, Isaac est le génie, Caleb est terrible, Willa est insouciante...

- Était, le coupa Grace, chevrotante. Elle était insouciante, vu que... Maintenant elle est plus grand chose à part morte... Taissa lui lança un regard noir et Tom poursuivit.

- Willa était insouciante et je suis l'arme du gouvernement. Je dois vous achever. Ou vous m'achèverez. Je suis l'arme du gouvernement, la seule chose capable de vous arrêtez.

Grace regarda son frère, les yeux remplis de larmes. Taissa avait compris ce a quoi faisait allusion Harriet dans le motel. «- Au contraire ! avait-elle dit. Tu es la chose la plus dangereuse et la plus importante mais je ne peux pas te le dire, pas maintenant en tout cas !» Elle ne pouvait pas le dire avant qu'il aie tué quelqu'un et ce quelqu'un était irrémédiablement Willa.

Taissa réfléchissait. Si Willa avait été tuée en première vu qu'elle était l'insouciante, qui serait le prochain ? Harriet et son imprévisibilité ? Elle même et sa rébellion ? Ou alors Isaac et sa trop grande intelligence ? Malgré elle, elle espérait que Tom n'oserait pas tuer quelqu'un d'autre mais elle savait que personne ne pouvait rien y faire à part le gouvernement.

Caleb était agenouillé par terre, la tête de Willa sur les genoux. Il lui chantait de douces chansons. Taissa, Bastian et Isaac étaient assis dans un coin de la pièce rectangulaire et Grace était à l'opposée. Harriet ne s'était pas montrée et Tom restait debout, là où il était quand les autres étaient entrés.

Bastian avait passé sa main dans celle de Taissa et caressait ses cheveux. Isaac s'était endormit sur l'épaule de la blonde et Caleb rechantait inlassablement les mêmes paroles.

- Où est passée Harriet ? souffla Taissa à Bastian.

- Je ne sais pas... Tu sais, je crois bien que tout ça était prémédité. Quand j'ai dit que je voulais partir juste avec Willa, j'étais persuadé que c'était la bonne chose à faire mais... Ce n'était pas moi...

- Je te comprend... Et si Harriet le savait depuis le début et qu'elle nous avait manipulés ? Elle en serait capable ! mais à peine Taissa avait prononcé ces mots que la noiraude arriva en courant. Elle était essoufflée et avait plusieurs blessures sur la majeure partie du visage.

- Vite ! Ils savent que nous sommes là ! Il faut partir !

- Non, je n'abandonnerais pas Willa !

- Caleb. répliqua sèchement la noiraude. D'accord, ta sœur est morte. Mais si on ne s'en va pas d'ici, on le sera tous dans peu de temps !

- Impressionnant le tact, faudra que tu m'apprenne ! gronda la blonde en s'accroupissant près de Caleb.

- Hey, je sais ce que ça te fais. Willa va me manquer, énormément mais de toute façon, elle vivra dans nos souvenirs, dans nos photos, son corps est toujours là mais plus son esprit et je la connaissais assez pour savoir qu'elle nous aurait dit de partir et de ne pas s'inquiéter pour elle. Elle est avec ta mère et la mienne maintenant. Elle est heureuse, je te le jure. la blonde se releva et lui tendit sa main qu'il attrapa.

- Bon, on va où ?

- On va suivre le réseau des égouts !

Et ils s'élancèrent à la suite de la noiraude. Même Tom les suivit. Il avait jeté son arme et semblait être prit de violents haut-le-cœur à chaque fois que quelqu'un le regardait.

Au bout de dix minutes de course, ils débouchèrent sur une porte qui donnait sur une cascade. Grace regarda Harriet avec de gros yeux.

- Il va falloir sauter. Ne vous inquiétez pas, en dessous il y a au moins deux mètre quatre-vingt ! assura-t-elle sous les regards des autres puis elle s'élança. Ses cheveux noirs disparurent quelques secondes puis Harriet refit surface et bientôt, ils étaient tous dans l'eau sauf Isaac.

- Je... Je ne peux pas... bégaya-t-il. J'ai... Peur de l'eau... Taissa le convainquit que Bastian et elle-même le rattraperait et il se jeta, à contre cœur, dans l'eau sale des égouts.

Ils avançaient avec peine. Leurs vêtement étaient pesants et leurs collaient à la peau. De plus, l'eau leur arrivait à hauteur de poitrine

- Bon, j'en ai marre ! s'exclama Taissa en s'arrêtant. Pourquoi est-ce qu'on devrait sauter dans une eau sale et super froide parce que Miss Harriet le dit ? Et pourquoi est-ce qu'on se balade dans les égouts de New-York ? Ce n'étais pas dans ton plan si parfait miss Harriet !

- Oh, mais n'as-tu rien compris ? Les variantes ! Tout ça devait arriver ! Te faire enfermer dans cette cellule pour voir si Bastian était le lâche, l'eau pour Isaac, l'arme pour Tom, la mort pour Willa. Tout ça est calculé ! Je peux même te dire que bientôt, il y aura une chute d'eau et qu'au moins deux d'entres vous ne voudront pas sauter ! Taissa semblait sceptique mais elle attrapa la main que Bastian lui tendait et ils reprirent leur marche.

Ils arrivèrent à la cascade, environ un quart d'heure plus tard. Caleb se laissa glisser en premier, puis il rattrapa Grace. Tom descendit, suivit par Harriet et Taissa. Isaac descendit en dernier, quand il fut sur qu'il aurait pieds. Et effectivement, plus ils avançaient, plus la hauteur de l'eau diminuait. Quand elle leur arriva aux mollets, Harriet leur annonça qu'ils pouvaient sortir. Ils montèrent donc sur une petite échelle et débouchèrent dans une ruelle sombre. Ils étaient épuisés, ils avaient froid et ils avaient faim.

À peine eurent-ils le temps de reprendre leurs esprit qu'une nuée d'hommes en noir s'engagèrent dans la ruelle. Inconsciemment, Taissa saisit la main de Bastian et ils se resserrèrent tous. Ils savaient qu'ils n'auraient pas la force de se battre mais le visage désemparé d'Harriet redonna un peu d'énergie à Taissa.

- N'ayez pas peur... commença une femme qui semblait avoir la soixantaine. Elle avait de longs cheveux blonds parsemés de fils d'argents et les mêmes yeux que Taissa pourtant, cette dernière ne l'avait jamais vue. Nous faisons partit de l'A.G.A - l'Anti Government Action - et je... Je connaissais bien vos parents. C'est regrettable... Nous vous traçons depuis maintenant trois jours pour vous protéger. Hum... Je pense que vous devez être affamés et épuisés. Venez, donc avec nous. elle leur adressa un sourire chaleureux et Taissa décida de la suivre. Elle lui faisait plus confiance à elle qu'à Harriet. Bastian, Isaac et Caleb dans son sillage, elle s'engouffra dans une camionnettes suivie par Grace, Tom et Harriet.

- Hum, comment... Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle à la femme qui leur avait parlé précédemment.

- Béatrice. Béatrice Green. dit-elle en souriant à Taissa. Cette dernière se raidit à l'entente de son nom. C'était le nom de jeune fille de sa mère, le nom de famille d'Isaac. Ce dernier lui lança un regard interloqué.

- Euh, pardon, Green ?

- Oui, je suis ta grand-mère Taissa. La tienne aussi Isaac.

Taissa la regarda, choquée. Elle pensait que sa grand-mère était morte avant sa naissance et sa mère n'en parlait jamais... Et si sa mère aussi était toujours vivante ? Après tout, elle n'avait pas vu son corps.

Et son rêve lui revint en tête.

Celui où sa vie redevenait comme avant mais quelque chose sonnait faux sans qu'elle ne puisse mettre le doigt dessus. Elle posa la tête sur l'épaule de Bastian et il entrelaça ses doigts dans les siens. Ils étaient bien mais quelque chose allait de travers mais pourtant, personne ne savait pourquoi.

Ils arrivèrent devant une tour délabrée et la camionnette s'engagea dans une ruelle adjacente. Ils sortirent chacun leur tour. Grace s'accrochait à Tom, Caleb restait en retrait, le plus loin possible de celui qui avait tué sa sœur, Bastian n'avait pas lâché la main de Taissa, Isaac restait près de sa cousine et Harriet marchait juste derrière Béatrice. Ils pénétrèrent dans le bâtiment et montèrent une bonne dizaines d'étages avant d'arriver dans une grande salle plus propre que le reste du bâtiment.

Il y avait de larges baies-vitrées, un grand canapé en cuir noir et une table basse dans un coin et dans l'autre une cuisine américaine et une table à manger avec plusieurs chaises. Huit exactement.

- Hum... Je... bafouilla Béatrice avant d'ordonner silencieusement à ses hommes de retirer la chaise de trop. Il... Il y a une chambre pour chacun de vous en haut de l'escalier, là-bas.

- Elle avait aussi sa chambre ? demanda sèchement Caleb. Hein ? C'était pas dans vos variantes ça ?

- Nous... Caleb. Nous ne faisons pas partit de ce programme. Les variantes, nous les vainquons !

- Mais vous n'auriez pas pu le vaincre, il montra Tom d'un geste dédaigneux, avant qu'il tue ma sœur ? hurla-t-il. Il s'approcha de Béatrice mais se retourna vivement et plaqua Tom contre le mur. Il le maintenait par le col de sa chemise. Grace s'approcha doucement des deux garçons.

- Caleb... Je... Je t'en supplie. Je... Arrête... S'il te plait... Je sais que ce que Tom a fait est pire qu'horrible mais on ne peut plus rien y faire... Pitié Caleb... Lâche-le... Caleb regarda la jeune fille et relâcha son emprise sur son frère.

Son frère qui lui avait prit sa sœur.

Pour la première fois, Taissa se rendit compte qu'elle ne connaissait pas Grace. Elle avait grandit depuis leur première rencontre. Elle savait qu'elle avait quinze ans maintenant mais c'était tout.

Ils mangèrent tous de la soupe que Béatrice leur avait amené puis allèrent de coucher. Les chambres étaient à l'étage, placées dans un long couloir. Celles de droites pour les garçons et celles de gauche pour les filles. Taissa entra dans la sienne qui était en face de celle de Bastian et entre celle de Grace et celle qui aurait dû être la chambre de Willa.

Quand elle pénétra dans la spacieuse pièce, elle se stoppa. La pièce avait exactement la même décoration que la chambre qu'elle avait chez elle. Mais, exténuée par les événements de la journée, elle se laissa tomber sur le lit et s'endormit.

Le lendemain matin, Taissa se réveilla de bonne heure. Elle passa une robe noire, un cardigan et une paire de ballerines. Elle se fit un chignon décoiffé. Elle descendit l'escalier et se laissa tomber sur le grand canapé de cuir qu'elle avait vu la veille. Mais quelques minutes plus tard, elle est rejointe par Bastian.

- Hello, blondie ! lança-t-il en tombant à ses côtés.

- Salut ! lui répondit-elle doucement.

- Ah, vient raconter tes tracas à tonton Bastian ! s'exclama le noiraud en ouvrant ses bras où la blonde se blottit. Il la serra dans ses bras et elle posa sa tête sur le torse de Bastian.

- Taissa ?

- Oui tonton ?

- Je... Hum... Je voulais te dire que... commença Bastian mais une jeune fille noiraude se jeta à leurs côtés sur le canapés.

- Salut les amoureux ! Bien dormis ?

- Euh... On... On est pas... bégaya Taissa mais elle ne pût finir car Bastian se pencha sur elle et l'embrassa. La blonde rougit et s'enfuit dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, le noiraud toqua et entra dans la chambre de la blonde en refermant soigneusement la porte derrière lui.

- Hey... Je suis désolé... Blondie... dit-il en s'approchant doucement du lit où la blonde était assise en tailleur. Je sais que j'aurais pas du faire ça... Et je m'en veux... Tu me pardonne ?

- Bastian... Tu...

- Je n'aurais pas du faire ça ? Je le sais...

- Non ! s'exclama la blonde. Tu... Tu n'as pas à regretter tes actes... Taissa baissa la tête mais Bastian, qui était assis en face d'elle, prit son menton entre ses doigts et la fit relever la tête. Il déposa un baiser sur son front et remit une de ses mèches de cheveux en place.

- Je te promets de te laisser le temps... souffla-t-il au creux de son oreille avant de se lever et de quitter la pièce.

Taissa aurait voulu se lever, le rattraper par la manche, qu'ils soient face à face et qu'elle l'embrasse mais elle n'en trouva pas la force. Sa meilleure amie était morte la veille, elle venait de retrouver sa grand-mère soi disant morte et Bastian l'avait embrassée. Elle s'affala sur le lit et resta plusieurs heures à regarder le plafond puis elle s'endormit d'un sommeil remplit de cauchemars.


Béatrice les avait réunis au salon à dix heures, trois jours plus tard.

- La perte de Willa est vraiment désolante mais nous ne pouvons pas nous laisser abattre. Vous n'êtes pas des adolescents normaux. Certains de vous seront obligés de trahir les autres, même leurs meilleurs amis, comme certains pourraient se retrouver à être loyal envers leur pire ennemi.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ? questionna Caleb.

- Que Tom n'était pas dans son état normal quand il a... Fait ce qu'il a fait.

- Fait ce qu'il a fait ? Sérieusement ? Alors tuer ma sœur n'était pas grave au fond ! Non ! Celle là, il pointa Harriet du doigt, nous a dit que tout ça était prévu ! Et vous nous dites que ce n'était qu'un accident ? Qui doit on croire ? il hurlait sur Béatrice qui me bougea pas un cil.

- Rassied toi Caleb. ordonna-t-elle sèchement au jeune homme. Bon, vous allez rester cachés ici jusqu'à ce qu'on vous le dise. C'est clair ? Aux étages inférieurs, il n'y a rien et aux étages supérieurs il n'y a rien non plus.

- Attendez, c'est une blague ? On se retrouve en cage ? Enfermés ? demanda Bastian en se levant du canapé.

- Non, ce n'est pas une blague et c'est absolument ça. Ah, j'enverrai régulièrement des hommes venir vous cherchez pour effectuer des tests. Bastian se rassît sur le canapé en se faisant violence pour ne pas frapper Béatrice et Taissa le voyait. Car elle même se retenait de se jeter au cou de cette femme qui prétendait être sa grand mère.

Personne ne prit la peine de s'attarder plus longtemps aux salon et tous remontèrent dans leurs chambres. Taissa se coucha sur son lit et écouta le bruit des rumeurs à l'extérieur de sa chambre. Grace et Isaac semblaient être allés voir Caleb et comme d'habitude, Tom et Harriet restaient à l'écart des autres mais où était Bastian ? Taissa de décida à aller le voir. Elle releva ses cheveux en un chignon grotesque et sortit de la pièce pour entrer dans celle d'en face mais Bastian n'y était pas. Elle alla voir dans celle de Willa, elle demanda aux autres mais Bastian n'y était pas. Elle fit rapidement le tour de leur prison et dut se faire à l'idée. Bastian avait disparu. Taissa s'effondra. D'abord Willa, sa meilleure amie, celle qui redonnait le sourire aux gens puis Bastian, ce garçon si étrange mais qu'elle aimait tant.

Puis Taissa se rappela quelque chose. Sa mère était morte, puis Lunard avait disparu. Willa était morte, puis Bastian avait disparu. Combien de pertes pourrait-elle encore supporter avant de se passer la corde autour du cou ?


- Et bien... commença Béatrice. Nous en sommes à quatre. Quatre disparus.

- C'est ça... Retournez le couteau dans la plaie ! siffla le jeune homme.

- Bon, nous ne sommes pas ici pour parler de ça. Vous deux, êtes notre dernier espoir.

- Comment ça ? demanda à son tour la jeune fille.

- Taissa... Tu as connu tant de tristesse... D'abord avec Willa, puis Bastian et ensuite avec Isaac... Et toi Caleb... Ta sœur...

- Pourquoi vous n'avez pas convoqué Harriet et Grace ?

- Parce que la première est prête à retourner sa veste et que la seconde est trop... Enfin son frère à tuer quelqu'un puis il a disparu.

- Ah, ceci explique cela... déclara sèchement le garçon en lui lançant un regard noir. La jolie blonde savait que Grace et lui s'étaient rapprochés et qu'il ne supportait pas qu'on en dise du mal.

- Caleb ! gronda la femme. Tu n'as pas besoin d'être toujours amer ! Nous vous protégeons et vous...

- Nous protéger ? Vous nous enfermez dans un immeuble délabré en attendant qu'on disparaisse les un après les autres ! hurla Taissa. Et, pour la première fois depuis plusieurs semaines, elle explosa de colère envers cette femme qui prétendait faire ça pour eux.


Ils déambulaient dans ce grand appartement vide. Depuis plus d'une semaine. Plus personne ne dormait sans avoir de cauchemars.

Caleb et Grace passaient leur temps ensemble, Harriet restait dans son coin et Taissa ne quittait la chambre de Bastian que pour manger. Béatrice les réunissaient quelques fois pour leur dire inlassablement qu'elle et son équipe n'avaient aucune idée d'où étaient leurs amis.

- Bon, j'en ai marre ! s'exclama Taissa en sortant de la chambre de Bastian. Les autres étaient eux aussi sortis de leurs chambres après avoir entendu le cri de la jolie blonde.

- Tu crois que nous on en a pas marre ? lui demanda sèchement Harriet en lui lançant un regard noir.

- Harriet, tais-toi ! lança Grace. Sur ce, la noiraude s'en alla en tapant des talons.

- Tu veux qu'on fasse un club commémoratif ? demanda Caleb, sur un ton ironique.

- Non, je veux qu'on aille les chercher !

- Que... Quoi ? demanda Grace. Mais, c'est impossible ! On ne sait même pas où ils sont !

- Parles pour toi ! J'ai entendu Béatrice le dire, ils sont au gouvernement. Bastian et Isaac du moins...

- Et ils sont vivants ? questionna sèchement Caleb.

- Et... Et Tom ? demanda la cadette d'une voix faible.

- Je n'en sais rien... soupira Taissa.

- Et qu'est-ce que tu veux faire ?

- Nous enfuir d'ici, les retrouvez et s'enfuir de nouveau.

- Tu veux faire de nous des fugitifs ?

- Je préfère être une fugitive que de rester ici à me demander si Bastian et Isaac sont encore en vie !

- Je la suis... déclara Grace. Elle regarda Caleb avec ses grands yeux verts qui brillaient et Taissa se surprit à y voir une pointe du bleu nuit des yeux de Bastian. Bastian qu'elle aimait tant et qui lui manquait tant. Elle se demandait chaque instant si il allait bien et si il pensait à elle. Elle passait plusieurs heures allongées sur son lit, pelotonnée contre le sweat qu'elle avait trouvé. Il le portait quand il l'avait embrassée et maintenant, son odeur était toujours présente.

- Écoute, Taissa, je sais que tu l'aimes mais... Mais tout ça c'est pas réel ! C'est pas possible ! s'exclama Caleb en la regardant. Ses yeux chocolats ne lui rappelaient que plus vivement la perte de sa meilleure amie, Willa.

- Et bien, oui... Tu n'as personne à retrouver toi ! Tu... Tu ne peux pas comprendre ! Willa est morte donc tu es fixé mais... Mais tu ne comprend pas que chaque minutes, chaque secondes je pense à lui ?elle avait éclaté en sanglots. Parler de Bastian lui enfonçait dans le cœur ce pieux qui ne faisait que la picoter. Elle avait besoin de lui pour vivre mais, est-ce que lui en avait besoin ? Et où était-il à ce moment précis ? La blonde couru dans la chambre de Bastian et enfonça sa tête dans le vêtement, le seul souvenir qu'elle avait de lui.

La jolie blonde se voyait déjà courir se blottir dans les bras de son noiraud. Il lui ferait un baiser sur le front et il caresserait ses cheveux. Mais vite le rêve se transforma en cauchemars. Des hommes du gouvernement arriveraient et les sépareraient. Des larmes couleraient sur les joues de la jeune fille et elle s'abandonnerait à la prise des ennemis.

Taissa se réveilla en sursaut. Elle faisait inlassablement le même rêve, toutes les nuits. Elle avait tenté de mettre un plan sur pied mais c'était Isaac qui les faisait habituellement. Elle ne sortait plus de la chambre et ne parlait plus à personne.

Elle pensait que si elle mourrait, elle rejoindrait sa mère et peut être Bastian. Mais si il n'était pas mort ? Mais qu'il était retenu par le gouvernement ? Et qu'ils le faisaient souffrir ? Cette idée lui était encore plus insupportable. Elle se leva, passa un cardigan par dessus son débardeur et son training et elle descendit.

Elle se figea au bas des escaliers. Là, devant elle, se trouvaient Bastian et Tom. Tom avait un pistolet pointé sur le noiraud et semblait être prêt à tirer.

- Non ! hurla Taissa en se jetant sur Tom. Il lâcha son arme au sol et s'agrippa à la jeune fille qui tomba violemment au sol sans lâcher Tom.

- Taissa ! l'intéressée tourna la tête et sentit un coup violent dans sa nuque.

Elle savait qu'elle dormait. Depuis combien de temps ? Elle n'en savait rien mais elle devait se réveiller pour voir Bastian. Il était là et autant incompréhensible qu'il soit, ce n'était pas un rêve. La douleur qu'elle ressentait dans son crâne le témoignait. Et soudain, elle ouvrit ses yeux et se releva. Mais elle les referma. Tout cela ressemblait tellement à un rêve. Elle craignait de se réveiller et que la douleur disparaisse, que Bastian ne soit pas là. Elle ouvrit doucement ses yeux et vit Bastian, endormit sur un fauteuil. Mais où étaient-ils ? La pièce n'était aucune des chambres de l'appartement, elle n'était pas du tout dans l'appartement même. Il y avait plusieurs endroits où les tapisseries se décollaient, des draperies étaient attachées devant les fenêtres et filtraient les rayons faibles du soleil. Il n'y avait pas que Bastian. Caleb et Grace étaient couchés l'un contre l'autre sur un tapis moelleux, Harriet lisait un livre dans un coin, dos au lit, et Tom était attaché, mains et pieds liés, à une chaise en bois qui était elle même enchaînée à un des montants du lit.

Elle ne comprenait plus rien. Où étaient-ils ?

- On s'est enfuis. déclara Harriet sans lever les yeux de son livre. Ces deux là, elle pointa Bastian et Tom, étaient venus nous récupérer mais leur plan a foiré. Heureusement que t'étais là sinon on ne serait plus que quatre. Sans compter le meurtrier. elle avait éveillé la moitié de la pièce en parlant. Mais la noiraude semblait s'en ficher et elle continua silencieusement sa lecture. C'était étrange. Elle ne l'avait jamais vue de désintéressée autant des autres.

Taissa vit Grace et Caleb s'éveiller en douceur de leur sommeil et Bastian plonger ses yeux dans les siens. Il déposa, comme elle se l'était imaginée des centaines de fois, un baiser sur son front et caressa doucement ses cheveux.

- Tu m'as fait si peur ! souffla-t-il doucement et déposant de légers baisers sur son nez.

- Et toi ? Tu crois quoi ?

- Je suis tellement désolé ! Ils m'ont attrapés alors que je passais devant une fenêtre... Taissa ne le laissa pas finir et l'embrassa.

- Je t'aime... murmura-t-elle doucement. Bon, qu'est-ce qu'on fiche ici ? Et on est où ?

- Euh... Ah oui... Ça... On est en Californie, San-Francisco pour être exact. On a volé des fourgonnettes et on s'est tirés. Bon, on a eu quelques blessures mais rien de grave.

- Attendez, vous vous êtes enfuis du gouvernent à trois, dont un qui a essayé de vous tuer, ensuite vous avez volés des fourgonnettes de L'A.G.A et vous avez roulez jusqu'ici ? Jusqu'à San-Francisco depuis New-York ? demanda la jeune fille en se redressant dans le lit. Bastian acquiesça mais quelque chose fit tilt dans l'esprit de la jolie blonde.

- Où est Isaac ? demanda-t-elle précipitamment. Soudain, tout le monde dans la pièce sembla gêner et évita son regard. Non... Taissa blêmit et des larmes remplirent ses yeux gris. Ils avaient perdus tout éclats et ne reflétait plus que les traces que la mort avait laissée dans son sillage. Pas Isaac... Pitié, dites moi qu'il est allé chercher des croissants...

- Non, je suis désolé Taissa mais Isaac est mort.

Entendre ces paroles ne faisait que rendre la chose plus réelle et Taissa ne le supporta pas. Elle tenta de se lever mais elle ressentit une douleur intense dans le crâne et dans sa jambe. Elle s'affala au sol et se diagnostiqua une jambe cassée et une légère commotion mais elle n'y fit pas attention. Elle se leva mais quand elle tenta d'ouvrir la porte, tout devint floue autour d'elle et la pièce et toutes les personnes étant à l'intérieurs disparurent. Elle se retrouvait dans l'une de ces alvéoles où elle avait été piégée le jour de la mort de Willa. Elle regarda à travers la vitre et dans l'alvéole voisine se trouvait Bastian. Il semblait être lui aussi dans une sorte d'état second.

Elle n'aurait pas su dire depuis combien de temps elle était restée assise en tailleur dans cette alvéole. Elle voyait de par et d'autres ses amis qui semblaient être somnambules et bougeaient comme des automates. Il lui sembla que, pour une fraction de secondes, Bastian l'avait regardée mais il regardait sûrement quelqu'un dans sa propre simulation. Mais était-elle dans sa simulation. Elle tenta d'attirer l'attention de Bastian. Mais à peine eut-elle le temps de se relever que la fumée infecte lui remplit les poumons et elle tomba à terre, inconsciente.

Elle toussota, recracha, s'étouffa, sembla mourir puis se releva avec peine. Elle était toujours dans sa prison de verre mais elle remarqua que tout les autres étaient comme elle. Tous titubaient et se relevaient lourdement. Elle aperçu, plus loin, la chevelure noire d'Harriet, le regard vert de Grace, le t-shirt peinturluré de Caleb et la silhouette de Tom. Bastian reprenait ses esprits à sa gauche mais quand elle se tourna vers Isaac, il n'y avait personne.

Et quand elle se retourna vers les autres cellules, elles étaient vides elles aussi. Elle tenta alors désespérément de sortir et, à sa grande surprise, l'alvéole s'ouvrit dans un bruit de casseroles et la jeune fille en sortit rapidement. Elle était seule mais elle n'avait pas peur.

Elle avançait à pas feutrés. Elle rencontra quelques gardes mais se cacha juste à temps. Puis elle arriva devant une porte sur laquelle était marqué «Laboratoire».

Ses amis étaient peut être là. Elle ne prit pas le soin de peser le pour et le contre et entra d'un pas sur comme si elle était habituée à entrer dans la pièce. Il y avait un vieil homme en blouse blanche et gants noirs penché sur une table métallique où était couché une personne. Des étagères remplies de bocaux et divers instruments étaient posées tout autour de la table. Elle ne pût voir le visage de la personne couchée sur ladite table car le médecin se plaça devant.

- Ah, vous devez être miss Howay ? Je me trompe ? demanda-t-il avec une pointe d'anxiété.

- Non, vous ne vous trompez absolument pas docteur ! s'exclama Taissa d'une voix sûre.

- Ah, vous devez avoir entendu ça... Huit enfants capturés et deux morts... Les pauvres enfants ! Ils ne devraient pas vivre ça...

- Deux morts ?

- Oui, cette jeune fille exquise et ce garçon aux cheveux foncés.

- Oh oui... le cœur de la jeune fille avait raté un battement. La fille était inévitablement Willa mais qui était donc ce garçon aux cheveux sombres ? Il n'y avait que Bastian ou Isaac qui avaient les cheveux foncés. Elle trembla légèrement et prit sur elle pour continuer à parler. Hum, qui est donc cette personne ? demanda-t-elle en pointant du doigt le corps sur la table.

- Oh, c'est l'un des sujets. Le plus intéressant d'ailleurs dit-il d'un air joyeux. Il s'écarta et Taissa pu apercevoir le corps endormi de Tom.

- Comment s'appelle ce garçon ?

- Oh, Tom Landcaster ! Vous savez, il a tué l'une de ses amies et à étrangler le deuxième à mains nue ! déclara-t-il, un peu plus euphorique. Mais Taissa était bouleversée. Il avait d'abord tué Willa puis Bastian ou Isaac. Elle se retint de lui sauter dessus et de le frapper, comme elle se retint de sauter au cou du docteur.

- Intéressant... répondit-elle, amèrement.

- Bon, alors que voulez vous savoir sur l'expérience aujourd'hui, miss Howay ? l'esprit de Taissa partit en tout sens. Elle avait le droit de poser des questions sur l'expérience, en ayant faussé son identité. Rien ne lui parut plus intelligent pour une fois.

- Quel est le prénom du garçon qu'il a tué ?

- Je ne sais pas... Isaac ou Bastian je crois..

- Ça ne m'aide pas !

- Bien bien, restez là, je vais aller voir dans mes dossiers. dit le vieillard en s'éloignant rapidement. A ce moment là, Tom se releva rapidement sur la table et se tourna vers Taissa, effrayé. Elle allait se jeter sur lui quand il commença à parler.

- Attend ! Il faut que je te dise ! Je ne sais pas ce qu'il m'a prit ! Je ne fait pas exprès ! Je ne voulais pas... Je te jure que si je le pouvais je me tuerais ! J'ai déjà essayer mais... Quelque chose ou quelqu'un m'en empêche... la jeune fille vit des larmes couler des yeux verts du jeune homme. Taissa... Je te jure... Je ne voulais pas le faire à Willa ! Je... Je l'aimais ! Et maintenant... Isaac... Je te jure ! Ma sœur... Elle me déteste à cause de tour ça ! elle faillit tomber dans les pommes quand Tom prononça le prénom d'Isaac. Son cousin préféré, il était comme son frère, il était son meilleur ami et il était mort.

- Je te crois mais...

- Accorde moi une faveur ! Par pitié, tue moi. la jeune blonde resta interdite. Elle ne voulait pas devenir une meurtrière mais elle voyait que Tom en souffrait. Il avait l'air de souffrir tellement...

- Tom, je ne peux pas te tuer... C'est contre nature ! Mais, vient avec moi ! Je t'attacherais les mains et on va trouver les autres. Sais-tu où ils se trouvent ?

- Oui, il y a une dizaine de laboratoires et ils sont là. Mais bon, va falloir trouver les cinq où ils dont cachés !

- Déjà, on va peaufiner notre déguisement ! elle le prit par la main et ils se cachèrent derrière une étagère. Le docteur entra dans le pièce et il les chercha. Tom s'approcha derrière lui et lui frappa fortement la tête.

- Prend sa blouse ! dit-il à Taissa qui le regardait, interloquée. On va dire que tu dois me transférer dans un autre labo.

- Oui, ça nous permettra de chercher les autres et de les emmener avec nous.

Ils sortirent dans le couloir et commencèrent à déambuler. Ils ouvraient des portes à la volée et les refermaient aussitôt en marmonnant des excuses. Puis, ils ouvrirent enfin une porte qui était la bonne. Il n'y avait personne dans la pièce à part Grace et son médecin. Ils effectuèrent le même schéma et Grace prit la blouse puis ils sortirent.

Après une bonne demie-heure, ils avaient retrouvés Caleb et Harriet.

- Messieurs, mesdames, pourquoi êtes vous quatre pour lui ? leur demanda un garde devant une porte.

- Ne savez-vous pas ? Il a tué deux personnes ! Alors on nous a dit de toujours le transférer à plusieurs ! répondit Taissa d'une voix posée. Puis ils repartirent à la recherche de Bastian.


Malheureusement, ils ne le trouvèrent pas.

- Demandons à un garde ! proposa Grace.

- Bonne idée ! s'exclama Taissa en s'approchant d'un homme portant un uniforme bleu foncé et un képi. Bonjour monsieur, je suis une nouvelle étudiante ici. Je dois trouver un jeune homme du nom de Bastian Newton. Pouvez-vous nous dire où il est étudié ?

- Mais je vous connais vous...

- Non, pas du tout !

- Ah... Bastian Newton vous dites ? Oui, il est dans le dernier labo du couloir ! Je l'ai vu, il était dans un sale état ! Ces gosses sont tellement stupides ! le garde ricana et ils s'éloignèrent de lui. Ils avaient faillis de faire démasquée et ils savaient que ce n'était qu'une question de temps. Bientôt, les médecins se réveilleraient et partiraient à leur recherches. Ils se hâtèrent mais quand ils ouvrirent la porte, ils tombèrent nez-à-nez avec Béatrice.

Elle tenait Bastian par le cou, à quatre-pattes et ce dernier était salement amoché.

Il y avait du sang sur une grande partie de son visage et plusieurs hématomes et cicatrices se partageaient le reste tout comme ses bras. Taissa voulu se jeter vers lui mais Caleb la retint. Le regard bleu nuit du noiraud se leva vers la jeune fille et elle vit qu'il avait pleuré.

Mais à peine furent-ils entrés que des hommes de Béatrice se jetèrent sur eux. Bastian tenta de se débattre et d'atteindre Taissa mais il fut coincé par deux hommes.

- Non ! hurla Taissa alors que les deux hommes frappèrent Bastian violemment, le faisant retomber à terre.

- Le prochain qui hurle ou se débat, il meurt !ordonna Béatrice. Je vous rappelle que nous ne sommes pas les bienvenus ici donc taisez vous ! Ou vous rejoindrez vos amis et vos familles...

- Ce serait préférable ! s'exclama fortement Caleb qui se prit un coup de cross dans la mâchoire. Ils avancèrent en prenant des couloirs déserts et des raccourcis mais une fois dehors, les hommes du gouvernement les attendaient. Ils pointèrent diverses armes sur eux, allant du petit pistolet au large canon.

- Rendez-vous ! hurla un homme petit avec la peau flasque et blanche. Il portait un chapeau melon et un costume trois pièces.

Béatrice fit une grimace ressemblant à un sourire sadique et balança Bastian qui boitilla, se tordît et s'écrasa au sol. Les hommes furent prêts à tirer mais la jeune blonde se dégagea des mains du garde qui la tenait et se jeta sur Bastian. Mais c'était trop tard, ils avaient tirés.

Taissa ne ressentit aucune douleur et son esprit était loin, très loin, trop loin. Elle avait les mains appuyées sur les deux plaies de Bastian. Une dans la jambe, l'autre dans l'abdomen. Là où les balles l'avaient touchés. Elle ne savait pas si c'était grave mais il perdait beaucoup de sang, peut être trop.

Elle était couchée sur son corps d'où s'échappait lentement la vie. Le brouhaha extérieur n'était rien à la bataille qui se livrait entre eux.

- Bastian ! Bastian ! Reste avec moi ! Je t'aime ! Bastian ! Embrasse moi ! Tant que tu veux ! Embrasse moi ! Bastian ! murmurait-elle doucement

- Taissa... Je... Ne veux pas t'abandonner... Je t'aime tellement... Ton sourire me fait penser au soleil car il rayonne tout le temps... Tes yeux gris me font penser à la pluie d'été, si douce... Toute ta personne est parfaite ma blondie... Ne l'oublie jamais... il suffoquait et haletait péniblement. Taissa posa un doigts sur ses lèvres et se coucha contre sa poitrine, en tenant fermement ses mains sur ses blessures. Elle écoutait son cœur qui avait un rythme saccadé. Bastian ne voulait pas partir. Elle non plus ne voulait pas qu'il parte. Mais elle ne voulait pas lâcher ses mains et permettre au sang de s'échapper tout comme sa vie. Le sang allait coaguler, elle le savait, mais elle était face à un dilemme. Enlever sa main et laisser le sang s'écouler ou rester posée là et laisser le sang coaguler. Elle pleurait. Elle pleurait pour sa mère, qui était morte pour elle, elle pleurait pour son chien, disparu, pour sa meilleure amie, si jeune, pour son cousin, son meilleur ami, son confident et pour Bastian qu'elle voyait partir, si loin d'elle alors qu'ils étaient collés l'un contre l'autre.

Même l'amour le plus fort n'aurait pu le sauver. Même les meilleurs médecins n'auraient plus le faire vivre. Même les dieux ne l'aurait pu. Taissa pleurait. Elle avait planté ses yeux dans le regard bleu nuit si envoûtant du noiraud. Ils étaient eux aussi baignés de larmes. Mais alors qu'elle sentait que Bastian allait partir, deux paires de mains l'arrachèrent au corps de son seul amour, Bastian.

- Laissez le garçon, il va mourir ! C'en est fini pour lui ! hurla l'un des hommes.

- Non ! Laissez moi ! hurla la jeune fille. Non ! Il m'a promit de se battre ! Laissez moi lui dire au revoir ! Laissez moi ! elle se débattit mais elle était épuisée et se laissa finalement emportée malgré le pieux qui lui avait brisé le cœur. Tant de morts. Tant de morts. Tant de morts.

Elle ne pouvait réfléchir convenablement. Ses vêtements, ses mains et même son visage étaient tachés de sang. De son sang. Elle décida que ça ne servait plus à rien de se débattre et se laissa traîner dans le complexe du gouvernement. Derrière elle, Grace , Caleb, Harriet et Tom se débattaient et tentaient d'attaquer les gardes mais ils n'y parvenaient pas. Ils les emmenèrent dans une sorte de tribunal. Il y avait cinq chaises. On les conduisit dessus et on les attacha avec des lanières de cuirs reliées à des chaînes.

Se laisser mourir semblait être la bonne solution d'après Taissa. Mais ses amis ne semblaient pas du même avis et se battaient avec le cuir.

- Vous êtes les cinq derniers. Les rescapés. Taissa, la rebelle. Grace, la sensible. Caleb, le terrible. Harriet, l'imprévisible. Tom, notre arme. Très efficace d'ailleurs ! Tom se débattit sur ces mots et lança un regard noir. Miss Williams, n'est-ce pas une plaie de porter tout ce sang ? continua l'homme en ricanant mais Taissa l'entendit sans l'écouter. Elle repassait inlassablement la scène dans sa tête. Elle et Bastian. Bastian perdant son sang et elle pleurant. Elle aurait dû lui faire un garrot. Panser ses plaies et faire des bandages avec ses vêtements. Mais elle avait été faible, elle avait pleuré. Elle savait qu'elle n'aurait pas du pleurer mais il était trop tard.

Bastian était mort.

- Donc, nous allons implanter ce sérum au jeunes recrues de l'armée et si cela fonctionne, nous l'injecterons à notre armée entière ! Tout le monde sera un petit peu de vous. Rebelle, sensible, terrible, imprévisible et nos armes ! Les pays en guerre auront peur de notre armée et nous conquerront le monde entier !

- C'est complètement stupide ! s'exclama Harriet. Comment voulez-vous transmettre notre ADN à des millions de personnes ?

- La mort, chère amie ! La mort ! Nous allons vous tuer et tout récupérer de vos gènes ! il s'avança vers eux quand une énorme détonation retentit et tout un mur s'écroula. Ce n'était pas l'équipe de Béatrice, ni d'autres hommes du gouvernent. Il y avait là Miranda et les autres parents - sauf ceux de Taissa. Ils avaient un tank qui tint en joue l'homme pendant qu'ils détachaient les adolescents.

- Allez vous réfugiez derrière le tank ! leur ordonna Miranda. Taissa osa espérer retrouver ses parents, sa meilleure amie, son cousin et son petit-ami mais il n'y avait que des hommes cagoulés et armés jusqu'au cou. Ils les firent entrer dans un camion et Miranda les rejoignit peu après.

- Et bien ! C'est ce qu'on appelle faire une entrée remarquée ! plaisanta-t-elle. Mais où sont donc Willa, Isaac et Bastian ? demanda-t-elle. Elle se tourna vers Grace, Harriet et Tom qui baissèrent la tête. Caleb ravala ses larmes mais Taissa éclata en sanglots. Les autres avaient retrouvés leurs familles alors qu'elle, avait tout perdu.

- Willa est morte ? bafouilla Miranda, les yeux noyés de larmes. Elle se jeta sur Caleb et le prit dans ses bras. C'était le tableau parfait de la famille anéantie. Mais quel tableau représentait celui de la fille qui n'avait plus de famille ?

- Issac et Bastian aussi... murmura Grace en fuyant le regard vide de Taissa.

- Comment se fait-il ? demanda Miranda en se reprenant un peu.

- Et bien... Tom... Tom a tiré une balle sur Willa et a étranglé Isaac à mains nues...

- Quoi ? hurla la mère de Caleb en se tournant vers Tom.

- Mais il était sous l'influence du gouvernent ! se dépêcha d'ajouter Grace.

- Et... Bastian ?

- Il s'est fait tiré dessus par des hommes, juste avant qu'ils ne nous traînent dans le tribunal. Taissa est restée avec lui mais...

- C'est donc ça tout ce sang... murmura Miranda, Caleb toujours blotti contre elle. Bon, nous avons rétabli l'ordre, annonça-t-elle. Et oui, vous pourrez reprendre des vies plus ou moins normales maintenant. Le gouvernement à changé de têtes, et ils sont de notre côté. Plus personnes ne veut vous tuer les enfants. Tout va bien ! assura-t-elle mais Taissa n'était pas d'accord.

- Non ! Non rien ne va ! Vous vous êtes retrouvés mais moi qui vais-je retrouver à la maison ? Personne ! Parce que personne ne m'attend ! Ma mère est morte ! Mon père est mort ! Ma meilleure amie est morte ! Mon cousin est mort ! Le garçon que j'aimais est mort ! Il n'y a plus personne qui m'attend sur cette planète ! Ils sont tous bien loin ! elle se rassît lourdement sur son siège et ils arrivèrent devant la maison des Baker.

- Bon, tout ceux que vous aimez et qui vous aiment sont là. déclara Miranda en pointant la maison de briques rouges. Même pour toi Taissa ! la jeune fille entra à contre cœur au milieu de toute ces personnes qui se retrouvaient quand son cœur manqua de s'arrêter. Debout, dans le salon, un jeune homme de son âge, vêtu d'un pantalon noir et d'un t-shirt gris, les cheveux en batailles et le regard vide regardait les photos des Baker. Taissa se mît à courir et lui sauta dans les bras. Ils tombèrent à la renverse sur le canapé et la jolie blonde plongea son regard gris dans les yeux bleus nuits de son interlocuteur.

- Tu n'es qu'un sombre idiot Bastian Newton ! J'ai cru que tu étais mort !

- Oh, je l'ai été. Pendant trois secondes ! Et après, pouf, je suis revenu à la vie ! Je me suis battu blondie ! Je te l'avais juré ! Je ne voulais pas t'abandonner ! Tu sais... Je les ai vus. Tes parents, les miens, Isaac et Willa. Ils étaient tous là, ils m'attendaient mais je devais te rejoindre ! Je n'ai qu'une seule parole blondie !

- Oh ! Bastian ! Je t'aime tellement !

Bastian la regarda en souriant et l'embrassa tendrement. Un frisson parcourut le corps de la jeune fille qui se blottit dans les bras de son petit ami.

- Tu as mal ?

- C'est affreux ! Deux balles se sont logées dans mon corps ! Une dans l'abdomen et une autre dans la jambe ! Il paraît que le sang avait commencer à coaguler...

- Je le sais Bastian... elle lui montra ses vêtements toujours tachés de sang.

- Désolé !

- Ce n'est rien mais ne me refait plus jamais une frayeur pareille ! Il ne me reste que toi à présent !

Ils s'assirent sur le canapé après s'être embrassés. Les autres arrivaient et s'asseyaient par terre ou sur des canapés. Puis Miranda prit la parole.

- Bon. Tout le monde à retrouvé sa famille ? tout le monde acquiesça. Bien. Je voulais vous dire que cette maison est bien trop grande pour Caleb et moi donc, si quelqu'un veut rester, il peut ! Bastian et Taissa se regardèrent. Ils ne pouvaient plus vivre ailleurs.

- Nous ! répondit donc Bastian.

- Oh ! Quelqu'un d'autre ? mais personne d'autre ne parla. Harriet avait ses grands-parents et Tom et Grace avaient leur père.

- Je serais heureuse de vous porter tout l'amour que je ne pourrais plus avoir pour ma Willa adorée ! s'exclama Miranda en les prenant dans ses bras. C'était un nouveau départ pour eux, pour tous.


- Les enfants ! Descendez manger vos pancakes ! hurla Miranda dans la cage d'escaliers. Trois portes s'ouvrirent à la volée et les trois adolescents descendirent l'escalier en trombes. Ils se ruèrent à la cuisine et se jetèrent sur les pancakes. Taissa portait une salopette-short avec un t-shirt noir qu'elle avait pris à Bastian et un cardigan. Elle s'était coiffée d'une tresse couronne et portait sa paires de chaussures préférées. Bastian avait un t-shirt gris et un jeans et Caleb était encore en pyjama.

- Caleb, va te préparer ! Et vous deux, finissez vos sacs ! ils acquiescèrent et partirent chacun dans leur chambre. Taissa prépara sa sacoche et y enfila des livres, sa trousse et un bloc-note. Schéma que Bastian et Caleb recopièrent avant de sortir de la grande bâtisse de briques rouges. Ils avaient décidés qu'après six mois de repos, ils devaient reprendre les cours.

Eux, qui avaient faillit mourir, qui avaient voyagé, qui étaient si spéciaux, retournaient au lycée pour étudier. Mais Taissa avait toujours des crises de paniques et Caleb ne se sentait pas bien dans les pièces trop petites. Bastian semblait bien de porter mais Taissa était la seule a savoir que chaque nuit, il faisait d'horribles cauchemars sur leur aventure.

Ils pénétrèrent dans la cour du lycée et tout le monde s'agglutina sur leur passage. Ils rejoignirent Grace, Tom et Harriet, assis à une table, près de l'entrée. Caleb rejoignit sa petite amie et Taissa s'assit sur les genoux de Bastian. Harriet et Tom discutèrent puis la cloche sonna. C'était lundi, ils avaient littérature. Bastian, Taissa, Harriet et Tom se dirigèrent donc vers la salle de Mr. Black laissant les plus jeunes aller en mathématiques.

- Ah ! Deux nouveaux élèves ! s'exclama le professeur en leur faisant signe de venir au tableau pour se présenter.

- Je m'appelle Harriet Harris, j'ai dix-huit ans. J'ai faillit mourir plusieurs fois, j'ai été une garce et je regrette e que j'ai fais.

- Je m'appelle Tom Landcaster. J'ai moi aussi dix-huit ans. J'ai tué l'une de mes amies avec une balle dans la poitrine et l'un de mes amis en l'étranglant à mains nues. On m'a haït, détester mais je n'ai jamais pu mourir. les élèves et le professeur restent bouches-bées devant leurs présentations et Mr. Black leur fit signe d'aller se rassoir. Ce n'était rien de moins qu'une année ordinaire qui débutait dans des vies extraordinaires.