Au palais du roi de la mode, le grand Gabriel Agreste, un bal masqué était prévu. Le but de cette festivité était de trouver la plus jolie et délicate jeune fille du royaume de Paris pour marier son fils, Adrien Agreste. Mais ce dernier était réticent à s'engager; il préférait rester libre comme l'air. Bien sûr, il savait qu'il devrait se marier un jour mais il ne voulait pas que cela arrive avant ses vingts printemps. Il avait réussi à négocier les masques pour être certains de trouver une fille qui voudrait de lui non pas pour son titre mais pour sa personne.
Non loin de là, dans une humble boulangerie au centre du royaume, une jeune fille se préparait pour le bal.
« – Marinette ? En quoi vas-tu te costumer ? » lui demanda sa meilleure amie et confidente Alya.
« – En coccinelle ! Cela va m'apporter de la chance, je l'espère. » Marinette avait décidé de confectionner son costume dans son entièreté. C'était une robe longue bouffante rouge, parsemée de points noirs et elle avait fabriqué un masque assortit. Ses grands yeux bleus étaient aisément reconnaissables et elle misait sur cela pour que ses amis la reconnaissent lors de la fête.
Le soir du bal était enfin arrivé et tout le royaume était en ébullition. La jeune Marinette avait revêtit sa si jolie robe et avançait à présent dans le grand hall, entourée de centaines de convives. Parmi toutes ces si jolies invitées, elle se sentait tellement petite et insignifiante... Elle reconnut facilement Chloé Bourgeois vêtue en paon; son costume était sublime !
Rapidement, Marinette fut rejointe par Alya et toutes deux se rendirent sur la piste de danse. Notre jeune noiraude fut accostée par l'un de ses amis, Nathanaël et ils dansèrent ensemble. Elle avait posé ses mains sur ses épaules et celles de son partenaire reposaient sur ses hanches. Leurs yeux se fixaient et chacun des deux souriaient; c'était une belle soirée.
De son côté, Adrien Agreste s'ennuyait à mourir. Paré d'un costume noir auquel avaient été ajoutées des oreilles de chats, une paire de gants à l'effigie de pattes de chat et une queue en cuir, il regardait tous les invités qui semblaient s'amuser à son grand dam. Tandis qu'il poussait un énième soupir, il remarqua un couple qui ne laissait personne indifférent; le garçon était costumé en peintre et la fille en coccinelle. Sa robe était sublime, à l'image de sa couturière. Alors qu'ils terminaient leur valse, le cœur d'Adrien rata un battement.
« – Je veux danser avec elle ! » s'exclama-t-il en laissant son garde du corps en plan. Il se hâta sur la piste et s'approcha de la sublime jeune fille. Cette dernière ne l'avait pas remarqué et sursauta légèrement quand il posa sa main sur son épaule.
« – Vous désirez ? » demanda-t-elle d'une voix si douce qu'il crut rêver.
« – Euh, je voudrais vous inviter pour la prochaine valse si vous le voulez bien ? » il la vit rougir avant de pouffer en regardant en direction d'une de ses amies.
« – Bien sûr, si ma compagnie vous déplaît je peux vous laisser tranquille ! » s'empressa d'ajouter Adrien en paniquant. Le peintre devait être son fiancé ! Et lui, sous prétexte d'être un prince, se permettait de venir l'inviter de la sorte ?
« – J'accepte avec plaisir. Mais d'abord quel est votre prénom ? » la réponse de la demoiselle le stoppa net dans ses fabulations et il balbutia une réponse.
« – Je m'appelle Ad- Chatnoir. Appelez-moi Chatnoir, milady. »
« – Quel drôle de nom ! Je me présente, Marinette Dupain-Cheng, enchantée de faire votre connaissance. » elle lui sourit et effectua une révérence à laquelle il répondit par une courbette avant de lui tendre son avant-bras.
« – Allons danser ! » s'exclama Marinette joyeusement en l'attrapant.
Les deux nouveaux amis se glissèrent entre les autres danseurs et s'installèrent. La main droite de Marinette était pressée contre celle de Chatnoir, sa main gauche était sur l'épaule du garçon et celle de ce dernière caressait tendrement les côtes de la fille. La valse viennoise débuta lentement et tous se mirent en mouvement. Leurs pas étaient soigneusement identiques et tous espéraient se faire remarquer par leur grâce ou leur précision. Mais la jeune fille avec le plus d'aisance était sans conteste Marinette. On avait l'impression qu'elle survolait la piste tellement elle était légère et la façon dont elle regardait Adrien était si douce qu'il en avait des frissons. Leurs pas étaient réguliers et aucun des deux ne sortaient de la mesure. Soudainement, Marinette se détacha de lui et virevolta avant de revenir se coller à lui. La valse venait subitement de se transformer en une musique plus rythmée et toute la salle devint plus énergique. Chatnoir se débarrassa de ses gants tandis que la coccinelle qui l'accompagnait se déchaussa. Soulevant sa robe pour faire apparaître ses fins mollets, elle commença à secouer les pieds d'avant en arrière tout en tournant sur elle même. N'étant pas un grand connaisseur en techniques de danse, le prince l'imita mais ajouta un petit geste des poignets, secouant ses mains de haut en bas. Il trémoussa son fessier et la demoiselle fit de même. Ils enchaînèrent avec un slow très lent puis repartirent sur une polka. Ils dansèrent une danse venant tout spécialement du village puis le french cancan avant d'interpréter la chorégraphie de Dirty Dancing. Toute la salle avait les yeux rivés sur eux, ils étaient le centre de l'attention.
La musique changea de nouveau et ils se lancèrent dans un langoureux tango. Collés l'un contre l'autre, leurs regards ne se lâchaient pas. Ils avançaient, reculaient, tournicotaient, Marinette se laissait tomber en arrière, Chatnoir la rattrapait et finalement les musiciens s'arrêtèrent.
« – Je vous propose de faire une halte. » dit Adrien en accompagnant la jeune fille jusqu'au Buffet. Elle n'avait toujours pas remit ses chaussures et les tenaient dans une main tandis que de l'autre, elle portait le bas de sa robe.
« – Je vous avoue que cette soirée est bien plus agréable que je ne l'espérais. » déclara Marinette en sirotant du punch.
« – Ah bon ? Et pourquoi donc ? » Chatnoir était étonné par ces propos, qui était donc cette jeune fille n'aimant pas les bals mondains ?
« – Et bien... J'ai toujours été amoureuse du prince Adrien sauf que lui, il ne m'aime pas... C'est mon amie Alya qui m'a obligée à venir ici. Mais c'est difficile de voir toutes ces filles qui sont dans le même cas que moi et de se dire qu'elles, ont peut-être une chance. » le jeune prince était quelque peu perturbé par ces paroles. Cette fille si fabuleuse était amoureuse de lui ? Mais comment cela était-il possible ?
« – Comment pouvez-vous aimer le prince sans le connaître réellement ? Et comment savez-vous qu'il ne vous aime pas ? » Marinette sembla chercher ses mots pendant quelques instants avant de visser ses yeux inoubliables dans les siens.
« – C'est un prince et je ne suis qu'une vulgaire fille de boulangers. Et puis, ce n'est plus que de l'histoire ancienne. » elle lui sourit avant de croquer délicatement dans un petit gâteau.