After Infinity War

fanfiction Marvel incomplète, 2 chapitres


May Parker aimait danser. Et boire. Surtout quand elle était seule chez elle. Elle ouvrait une bouteille de vin, lançait la musique à fond et se laissait aller sur les rythmes divers de ses CDs. Mais aujourd'hui, May n'avait pas le cœur à danser. Elle s'inquiétait énormément pour Peter. Il était parti le matin avec sa classe à New-York pour une visite scolaire mais n'était pas encore rentré. Ned, ses camarades et ses professeurs étaient incapables de dire où il était passé. Elle avait essayé de l'appeler dès qu'elle avait vu les infos à la télévision. Mais il n'avait pas répondu. Elle avait continué toute la journée, appelant la police et les hôpitaux mais tous étaient débordés. Puis elle avait entendu les dernières nouvelles, des plus affolantes. Des disparitions instantanées avaient eu lieu toute la soirée un peu partout sur la planète. Elle avait immédiatement pensé à Peter. Mais elle ne pouvait se résoudre à imaginer qu'il s'agissait de cela. Alors quand on sonna à la porte, elle se précipita pour aller ouvrir, ne prenant même pas le soin de remettre ses cheveux ou son chemisier en ordre. Elle se fichait de son maquillage ruiné par les larmes tant qu'elle pouvait revoir au plus vite son neveu. Mais ce n'était pas lui.

– Mr. Stark ? la surprise l'envahit quand elle se rendit compte que le millionnaire se trouvait sur le pas de sa porte, accompagné par deux inconnus. Ou presque. May les avait déjà vus à la télé. C'étaient des anciens Avengers. Natasha Romanoff, la Veuve Noire et Steve Rogers, Captain America. Un criminel connu partout. Mais c'était aussi l'idole de Peter.

– Bonsoir May, pouvons-nous entrer ? demanda Tony de sa voix chaleureuse. Mais c'était trop chaleureux, trop amical pour que ce soit normal. Néanmoins, May s'écarta pour laisser les trois visiteurs entrer dans son modeste appartement. Avec leurs carrures, ils semblaient remplir l'espace d'une manière qui était bizarre, nouvelle. Et elle n'aimait pas ça. Ni les nouvelles qu'ils pouvaient lui apporter. Elle se força tout de même à agir en bonne hôtesse.

– Vous voudriez boire quelque chose ? Un thé ? Un café peut-être ? proposa-t-elle poliment tandis qu'ils la suivaient tous dans le salon.

– Non merci, nous ne voudrions pas vous déranger plus longtemps. répondit courtoisement Natasha.

May secoua la tête et les invita à s'asseoir sur les canapés. Elle détailla le visage de Steve Rogers. Elle le connaissait bien, elle l'avait vu dans des films, dans des livres, elle l'avait étudié à l'école. Il était apparu à la télévision aussi. C'était tellement étrange de se trouver en présence d'une telle légende. Elle ne put s'empêcher de penser à Peter. Il deviendrait fou quand il apprendrait que le mythique Captain America s'était tenu à sa place sur leur sofa miteux.

– Et donc ? Pourquoi trois personnalités aussi connues que vous se sont déplacées jusqu'au Queens ? Si c'est pour parler à mon neveu à propos de son stage, Mr. Stark, je suis désolée mais Peter n'est pas encore rentré.

– Nous sommes effectivement ici pour Peter, miss Parker. Mais cela n'a aucun rapport avec un stage. lui annonça Steve en utilisant sa voix de sauveur des nations.

Mais elle ne retrouvait pas l'éclat dans ses yeux, celui qu'il avait sur les vidéos qu'on trouvait sur internet. A la place, il y avait de la fatigue. Et une tristesse immense, elle pouvait la déceler avec un seul regard.

– Madame. Et alors, pour quoi est-ce ?

– Vous avez sûrement déjà entendu parler de Spiderman, n'est-ce pas ?

– Oui. Mon neveu. Spiderman, Peter Parker. Je sais déjà tout ça.

– J'ignorais que Peter vous l'avait avoué. Au début, il a cru bon de ne pas vous le dire pour que vous ne vous inquiétez pas trop à son sujet. Il n'y a jamais eu de stage chez Stark Industries. Peter travaillait à rendre notre monde meilleur, à sa manière.

– Oui. Je m'inquiète toujours pour lui mais Peter est assez grand. Je lui fais confiance. C'est un brave gosse. J'espère qu'il ne vous embête pas trop ?

– Non, pas le moins du monde. Peter est vraiment très utile.

– Dites-moi, savez-vous où il se trouve ? Peter est-il en train de sauver New-York en ce moment ? Parce qu'il ne répond pas à mes appels depuis ce matin...

– Miss Parker... commença Natasha avant de se faire couper par la concernée.

– Madame.

– May. Vous avez sûrement dû voir aux infos ce qu'il s'est passé aujourd'hui. reprit Tony.

– Les Avengers et le drôle d'anneau géant ? Oui. Est-ce que Peter vous a aidés ? elle pencha la tête en voyant que Tony sortait quelque chose de sa poche. C'était le masque de Spiderman. Si Peter était en train de se battre contre le crime, pourquoi n'avait-il pas son masque ?

– J'étais très proche de Peter. Je le considérais comme le fils que je n'ai jamais eu. Aujourd'hui, nous avons tous perdu beaucoup. Des amis, des camarades, des collègues, des personnes que nous considérions comme nos familles. Peter s'est bien battu. Il a été brave. Jamais je n'avais vu un gamin aussi courageux que lui... il baissa les yeux et soupira.

Ses yeux brillaient, à cause des larmes qui s'y accumulaient. C'était tellement étrange de voir Tony Stark ainsi abattu sur son canapé que May n'arrivait pas à entendre ce qu'il lui disait.

– Je suis désolé, May. Je suis désolé de ne pas avoir pu le sauver. finit-il par dire, la tête penchée vers le sol. Il était incapable d'ajouter quoi que ce soit. Le cœur de May se serra. Elle avait peur de comprendre. Elle refusait de comprendre.

– Quoi ? Qu'est-ce que vous racontez ? Où est Peter ? elle se leva et Natasha s'approcha d'elle.

– Madame Parker...

– Non. Je veux voir mon neveu. Emmenez-moi à lui. Je garderai le secret sur vos trucs de Supers-Héros. Mais je veux voir Peter. S'il vous plaît. elle repoussa l'autre femme mais recula quand Captain America se leva à son tour pour lui faire face.

– La moitié de l'univers a disparu, madame. Votre neveu n'est plus ici. Il n'est plus nulle part. Les pertes ont été terribles. C'est notre faute. Nous avons été incapable d'empêcher toute ça. J'ai été incapable d'accomplir ma mission et je sais qu'aucune parole ne pourra réparer la plaie béante qui se trouve à la place de votre cœur. Je ne connaissais pas Peter. Mais il ne méritait pas ça. Et vous ne méritez pas ça. Natasha m'a lu votre dossier, je sais combien de pertes vous avez dû endurer tout au long de votre vie. Je sais ce que cela fait de perdre, les uns après les autres, toutes les personnes qui comptent à vos yeux. Je ne vous demande pas de ne pas pleurer, de ne pas être en colère, de ne pas nous haïr. Je vous demande simplement de comprendre que Peter ne reviendra pas. Je sais que c'est difficile. Je ne veux pas que vous l'oubliiez, que vous agissiez comme si de rien n'était. Mais le deuil et la douleur sont un cercle vicieux. Ils se nourrissent de nos sentiments négatifs. Plus vous serez désespérée et plus vous aurez de la peine à vous en remettre. Acceptez les faits. Acceptez que vous êtes seule maintenant. le sourire compatissant de Steve laissa place à un visage rempli de douleur et de tristesse.

May se laissa tomber sur les genoux, incapable de rester debout. C'était tout ce qu'elle redoutait le plus. La mort de Peter. Sa disparition. C'était le dernier. Sa seule famille. Tout ce qu'il lui restait. Peter était tout pour elle. Il ne pouvait pas disparaître comme ça. C'était trop égoïste.

– Est-ce qu'il a souffert ? demanda-t-elle d'une voix cassée.

– Non, madame. Je l'ai tenu dans mes bras. Je lui ai promis que tout irait bien. Je n'ai pas pu le retenir. Il avait peur. Il était terrifié. Mais je l'ai tenu contre moi. Il était avec moi. les larmes coulaient, silencieuses, sur le visage décomposé de Tony Stark.

May s'approcha de lui et attrapa sa main droite. Elle la serra contre son torse. Peter.

– Qui avez-vous perdu. Qui d'autre est parti? demanda-t-elle à Steve. C'était égoïste mais elle voulait entendre les noms de toutes ces personnes qu'ils avaient perdus. Pour mesurer sa peine à la leur. Pour se sentir chanceuse de n'avoir perdu que Peter. Elle voulait qu'ils la détestent. Mais ce fut Natasha qui répondit à la place du capitaine.

– Peter Parker. James Buchanan Barnes. Wanda Maximoff. Sam Wilson. Maria Hill. Nick Fury. Vision. Le roi T'Challa du Wakanda. Stephen Strange. énonça-t-elle d'une manière qui laissa deviner May que ce n'était pas la première fois qu'elle assumait la lourde tâche de le faire.

– Tu les as oubliés. Tu as oubliés Gamora, Loki, Drax et Groot. Ce n'est pas parce que tu ne les connaissais pas qu'ils ne sont pas mort.

– Tony... Je suis désolée. elle lui adressa un sourire sincère et le philanthrope prit une longue respiration avant de se lever, obligeant May à délaisser son emprise sur sa paume.

– Est-ce que les gens vont savoir ? demanda la jeune femme, malgré les larmes.

– Qu'il est mort ?

– Que c'était un héros.

– Nous y compterons bien, madame. le visage de Steve Rogers avait retrouvé sa contenance et son air bienveillant. May se demanda combien de pertes avait-il dû endurer auparavant et comment il faisait pour garder cet air si... Rassurant en permanence. Elle avait l'impression qu'elle ne pourrait plus jamais sourire. Elle avait tout perdu. Il était le dernier. Et il était parti.

- Si jamais vous avez besoin d'aide, contactez-nous. Nous ne sommes pas une hotline d'aide mais Peter était un Avengers et il est de notre devoir d'assumer les conséquences de nos actes.

- Tu as été dur avec elle, Steve. Tu n'as pas besoin de rejeter ta peine sur les autres. réprimanda Natasha alors que le trio quittait le Queens.

- J'ai été sincère. Les pommades et les mots doux n'aident pas à aller mieux. Cela ne fait qu'empirer la douleur.

- Si tu veux mon avis, ce n'est pas comme ça que les pommades fonctionnent au 21èeme siècle. rétorqua Tony en essayant de rire un peu. Mais c'était trop tôt.

- Écoute, Steve, on ne vit pas tous le deuil de la même manière. Peter était tout ce qu'il restait à cette femme, tu ne peux pas lui demander de ne pas être triste.

- Je ne lui ai jamais dit ça.

- C'est vrai. Mais il faut que tu reconnaisses que la manière dont tu t'es exprimé était... Comment dire... Un peu brusque.

- Natasha. Par pitié, épargne-moi tes discours sur les sentiments et tout ce qui va avec. Nous avons une guerre à mener. Il y a forcément un moyen de battre Thanos et de retrouver ceux qui ont été perdu.

- Ils sont morts, Steve. Tu l'as dit toi-même. Ils ne sont ni ici, ni ailleurs. Ils ont disparus. Thanos les a effacés de la réalité. Que cela te plaise ou pas nous avons perdu. le blond se retourna vers elle et l'attrapa par le col de son uniforme.

- Je sais que Bucky et les autres reviendront. J'ai dit ça à la tante du gamin pour qu'elle ne se fasse pas de faux espoirs. Mais je sais qu'ils ne sont pas perdus. C'est impossible. Thanos peut bien alterner la réalité mais il ne peut pas juste tout effacer. Ils sont forcément quelque part. Peut-être même qu'ils sont là, maintenant, avec nous. Mais qu'ils sont en même temps beaucoup trop loin pour qu'on puisse les voir.

- Je comprends rien à ce que tu racontes. Mais je sais ce que j'ai vu. Ils étaient tous là et... Pouf. Envolés. Littéralement. Il n'y a pas de peut-être, Steve. Seulement une réalité. Thanos a eu ce qu'il voulait. Il va falloir t'y faire.

- Pourquoi tu es comme ça Tony ? Ce petit, tu le considérais comme ton fils. Tu as même sorti les larmes face à sa tante. Alors pourquoi est-ce que tu es aussi froid ? Ça ne t'affecte peut-être pas ? les prunelles claires du capitaine s'enfoncèrent dans le regard sombre de Tony Stark qui le maintint durant quelques secondes avant de détourner les yeux.

- Tu sais c'est quoi ton problème, Steve Rogers ? C'est que tu vis dans le passé. Tu es toujours bloqué pendant que nous essayons d'avancer. Bucky est mort. Sam est mort. T'Challa est mort. Il va falloir t'y faire. Toutes les belles paroles que tu as offertes à May, pourquoi tu ne les appliques pas ? Il faut que tu acceptes qu'il n'y a aucun retour en arrière possible. Nous avons perdu. Ce n'est pas la première fois. Mais c'était la dernière. Il faut que tu apprennes à vivre sans regarder en arrière.

- Comment tu peux dire ça alors que ce gosse est mort dans tes bras ? Tu ne ressens plus sa présence ? Et bien moi je préfère croire que ceux qui me sont chers sont encore en vie.