Muses & Artists

fanfiction Haikyuu!! incomplète, 2 chapitres


C’était une belle journée. Couché dans son lit, Bokuto se fit réveiller par les rayons du soleil matinal qui perçaient à travers les rideaux tirés et venaient lécher son visage. L’horloge au mur ne fonctionnait plus depuis longtemps mais le jeune homme devina son retard à la manière dont la lumière extérieure pénétrait dans son appartement. Kuroo allait encore une fois s’énerver contre lui et son manque de ponctualité. Il lui dirait de s’acheter une montre ou un réveil et Tsukishima acquiescerait silencieusement à ses côtés, le regard baissé vers lui et la mine ennuyée. Dieu qu’il pouvait les détester quand ils étaient du même avis !

Avec hâte, il enfila un pantalon et un t-shirt, tous les deux plein de peintures mais c’étaient ses derniers vêtements à peu près propres alors il s’en contenterait. Courant de droite à gauche dans son appartement, il fourrait ses affaires dans son sac à dos ; son carnet de croquis, sa trousse, ses clés et un thermos de café tiède. Il s’arrêta dans sa précipitation pour jeter un coup d’œil à son reflet dans le miroir ; plutôt grand et musclé, son allure athlétique jurait avec sa coupe de cheveux fantaisiste mi grise, mi blanche et les tâches de peintures sur ses vêtements et ses mains. Il s’était pourtant douché la veille ! Passant une main dans sa tignasse pour la tirer en arrière tout en fermant son sac à dos de l’autre, son pied heurta un carton de déménagement et le jeune homme se mit à pousser toute une myriade de petits cris plaintifs. Il avait beau vivre sous le toit de ce petit immeuble de banlieue depuis bientôt trois ans, des cartons encore pleins se trouvaient çà et là sans qu’il n’ait jamais eu aucune motivation à les défaire. Alors comme toujours, il les esquivait, jetait ses affaires par-dessus et remettait à plus tard le moment fatidique où il devrait finalement s’y mettre. Kuroo et Kenma avaient bien proposé de l’y aider mais il avait balayé leur offre d’un revers de la main et d’un rire franc ; hors-de-question qu’ils mettent les pieds chez lui. Il connaissait ses amis : ils voudraient le forcer à faire le ménage et tout réorganiser. Or, lui appréciait son désordre et ne l’aurait échangé pour rien au monde.

En fermant la porte de son appartement, il jeta un dernier regard sur la toile appuyée sur le chevalet disposé en plein milieu de l’unique pièce principale. Il y avait encore travaillé toute la nuit et il ne lui restait plus que quelques retouches à faire pour le finaliser. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas autant travaillé sur une peinture rien que pour son propre plaisir ! C’était à la fois satisfaisant et très déconcertant car l’idée de ce tableau avait germé d’un seul coup dans son esprit, le hantant presque jours et nuits jusqu’à ce qu’il craque et qu’il s’y mette. C’était le portrait d’un garçon inconnu. Un soir, il avait rêvé de lui. Et ce visage s’était ancré en lui. Il y pensait non-stop, incapable de l’effacer de sa mémoire. Machinalement, il avait commencé à le dessiner pendant les cours ou le travail, dans les coins de ses feuilles ou sur des post-it. Au début, il n’y faisait pas vraiment attention. Ça lui était déjà arrivé de retracer les mêmes traits inlassablement, formant toujours la même chose. Mais cette fois, c’était différent. Tsukishima disait qu’il était obsédé. Et sûrement qu’il avait raison. Comme toujours. Parce que dès qu’il essayait de dessiner autre chose, dès qu’il tentait de se concentrer sur une autre tâche, sa main revenait toujours au même point : ce garçon. Il était beau, c’était indéniable. Incroyablement beau même. Du genre exagéré. Son visage, encadré de cheveux profondément noirs et légèrement bouclés sur la nuque, possédait de parfaites proportions ; une mâchoire fine, une peau crémeuse mais plus bronzée que la sienne, un nez charmant, des lèvres qui n’attendaient qu’un baiser ; un regard vif et pur et profond. Tout, dans ces yeux, le rendait désirable. De la couleur de ses pupilles qui variait du vert au bleu à ses longs cils noirs en passant par la fine courbe de ses sourcils bien construits. Bokuto avait d’abord trouvé ça injuste que cette création de son esprit soit aussi charmante. Pourquoi n’était-il pas parvenu à l’imaginer tout seul ? Il aurait aimé créer ce chef d’œuvre tout seul, de ses propres mains. Mais par la suite, il avait compris que personne ne pouvait faire naître de lui-même une créature aussi belle.

Cela avait duré des mois avant qu’il ne se décide finalement à tenter de le reproduire sur la toile qui dormait dans son salon. C’était un cadeau de noël de Kuroo. Mais son incapacité à peindre correctement l’avait totalement empêché d’y toucher. Il ne voulait pas la gâcher. Puis le garçon était revenu dans ses rêves. De plus en plus souvent. D’abord rien que son visage. Puis sa voix, son corps. Bokuto se réveillait le matin en sueur dans son lit, incapable de se sortir ce mirage de l’esprit. Kenma avait fini par le convaincre de faire son portrait en grand, au propre et correctement pour s’en libérer.

S’installant devant sa toile, le jeune homme l’avait fixée des heures durant, incapable d’esquisser ne serait-ce qu’une seule ligne. Il ne savait même plus ce qui le terrifiait le plus ; de gâcher une toile ou de rater sa peinture ? Il avait beau connaître ce visage par cœur, il redoutait le moment où, son pinceau à la main, il dépasserait d’une ligne ou se tromperait dans la couleur de ces yeux qu’il aimait tant. Mais finalement, quand il osa sauter le pas, rien de tout ça n’arriva. Une fois qu’il s’était mis au travail tout lui semblait comme une évidence. Ses doutes et ses craintes s’envolèrent pour laisser place à une sensation de satisfaction intense. Chaque soir pendant plusieurs semaines, il se dépêchait de rentrer des cours pour pouvoir continuer un petit peu son œuvre avant de devoir partir au travail. Il se fichait de l’épuisement qu’il pouvait parfois ressentir, le repoussant dans la partie de son cerveau qui n’était pas dédiée à sa peinture. Et maintenant, il en arrivait presque à bout. Il ne manquait rien que des détails. Un grain de beauté sur sa nuque, un peu plus de reflets dans ses cheveux. Une petite ride juste à côté de ses lèvres. Une couche de vernis pour protéger le tout. Des détails minuscules.

Il arriva essoufflé devant ses amis après avoir couru, parcourant en cinq minutes le trajet qui lui en prenaient quinze minutes habituellement. Il avait essayé de rattraper son retard au maximum. Chose ratée apparemment vu l’air ennuyé qu’affichait Tsukishima. Mais bon c’était parfois difficile de deviner si Tsukki était réellement agacé ou pas vraiment… Quant aux autres… Kenma avait le nez penché sur sa console et Kuroo croquait dans un gâteau quand il s’assit à leur table, passant à nouveau une main dans ses cheveux en pagaille pour tenter de leur redonner une forme potable.

- Il est neuf heures quinze. Notifia Tsukki en secouant exagérément son poignet par-dessus la table pour lui montrer l’heure sur sa montre hors-de-prix. Bokuto pencha ses yeux de chouette dessus et acquiesça. Le blond continua de sa voix lasse :

- On avait rendez-vous à huit heures.

- Je suis désolé ! J’ai encore passé la nuit sur ma peinture et… Kuroo le coupa en levant la main, la bouche encore pleine de chocolat.

- Et tu n’as pas vu l’heure passer et tu détestes toujours autant les pendules ce qui fait que tu n’as ni réveil, ni horloge, ni montre et encore moins de téléphone portable ? On la connaît ta rengaine, Bo. Change un peu de chanson !

Bokuto affichait désormais un sourire désolé et baissa les yeux sur la table où ses amis avaient déjà installé leurs affaires. Le jeudi matin était le seul jour de la semaine où leurs quatre emplois du temps leur permettaient de se voir. Ils en profitaient souvent pour dessiner, dans son cas, étudier, dans celui de Tsukishima, ou composer, dans celui de Kuroo, ensemble. Ils partageaient leurs idées et parfois même Kenma relevait le nez de sa console pour lancer un sujet ou proposer des améliorations de leurs travaux. Ils parlaient aussi de leur groupe de musique, The Black Roosters, et tentaient de s’organiser pour les répétitions, deux samedis par mois. Et toutes les semaines sans exception, Bokuto arrivait en retard. Ce n’était pas nouveau et en général ils s’en fichaient. Mais son obsession malsaine pour ce tableau commençait à agacer sincèrement Tsukishima, le rendant irritable. Quant à Kuroo, qui suivait les humeurs de son petit ami, il semblait encore plus silencieux et observateur que d’habitude. En temps normal il aurait sûrement pris la défense de son meilleur ami en lançant une petite blague, détendant immédiatement l’atmosphère. Mais aujourd’hui Bokuto sentait qu’il était totalement seul face à eux. Et il les comprenait ; après tout cela faisait des mois que son seul sujet de discussion tournait autour de ce garçon. Un spectre, une création de son imagination.

Mal à l’aise, il se leva et prétexta une envie pressante avant de disparaître à l’intérieur du café, abandonnant ses amis sur la terrasse. Il pensait que Kenma aurait eu raison et qu’une fois le portrait terminé, il lui serait sorti de la tête. Mais l’image de ce garçon ne le lâchait pas. En entrant dans les toilettes, il se stoppa net dans l’encadrement de la porte. Il était là. Devant les lavabos, en train de se laver les mains. Ces mains qu’il avait dessinées tant de fois. Longues et délicates mais puissantes et parcourues de petites veines dont la couleur bleue se devinait facilement sous sa peau. Par le biais du miroir, leurs regards se croisèrent. C’était le sien. Vert durant une seconde puis bleu celle d’après. Son cerveau avait fini par débloquer totalement. Ça ne pouvait être que ça. Il sortit rapidement des toilettes en claquant la porte et inspira un grand coup. Il allait rouvrir la rouvrir et la pièce serait vide. Il n’y aurait personne. La main sur la poignée il poussa le battant et dans sa poitrine, son cœur s’arrêta. Il était bien là. Vivant, existant, respirant. En chair et en os. Bokuto était figé. Incapable de faire un seul geste trop terrifié à l’idée de se réveiller ou de le faire fuir. Mais étrangement, lui non plus ne bougeait pas. Il avait arrêté l’eau et se tenait là, beau, vivant, stoïque, à moins d’un mètre de lui. C’était impossible et pourtant c’était vrai. L’aura qu’il dégageait, calme et paisible était la même que celle du tableau. Mais il était vêtu différemment. Contrairement à la chemise noire que Bokuto lui avait donné, il portait un simple t-shirt bleu nuit avec un jean noir et une paire de sneakers. Et même comme ça, habillé comme un garçon de tous les jours –ce qu’il était, au final, il restait ostensiblement magnifique. Il possédait l’allure d’une statue qui ignore qu’elle en est une. Son bras gauche, musclé et délicat se leva et il sa main se glissa dans ses cheveux qui firent quelques petites vagues sous le mouvement. Ses sourcils froncés appuyaient la confusion de son regard.

- Qui… Qui es-tu ? Finit-il par demander et Bokuto cru qu’il allait imploser tant sa voix était similaire à celle entendue dans ses rêves. Et que répondre à ça ? Il ne pouvait pas être son créateur, c’était clair. Mais alors qui était-il pour lui ? Qu’est-ce qu’il représentait aux yeux de ce garçon ?

- Je m’appelle Bokuto. Kotarou Bokuto. Je…

- C’est donc toi.

- Moi ? Doucement, le garçon qu’il avait passé tant de temps à gribouiller, esquisser, imaginer et finalement peindre s’approcha de lui. Dans sa démarche, il y avait quelque chose de léger et à la fois de puissant. C’était enivrant de le regarder juste exister. Bokuto aurait pu passer des décennies à observer sa poitrine se lever et s’abaisser au rythme sensible de sa respiration.

- Je m’appelle Akaashi Keiji. Il y a trois mois, ou quelque chose dans ce genre, j’ai rêvé d’un garçon qui te ressemblait trait pour trait. Je n’y ai pas fait attention. Mais toutes les nuits, ton visage revenait. Je me suis vite retrouvé incapable de te sortir de ma tête, que je sois endormi ou éveillé. Et vu ton expression, j’imagine qu’il t’est arrivé quelque chose de semblable ?

Bokuto n’en revenait pas. Même son nom était beau. Et il sonnait si bien ! S’il avait pu, il l’aurait laissé parler toute la vie, se nourrissant exclusivement de son léger accent tokyoïte et de la manière dont les lettres roulaient entre ses lèvres. Délicieuses, délicates, délirantes. Il s’apprêtait à répondre quand la porte des toilettes s’ouvrit à la volée dans son dos, le projetant contre le mur. Son crâne heurta les carreaux dans un bruit sourd tandis que la tête mal-coiffée de Kuroo apparaissait dans son champ de vision. Il lui tendit une main pour l’aider à se relever.

- Ça va mon frère ? T’es parti depuis un moment, on commen... Mec. Ta peinture. Elle est… vivante. Le noiraud venait de repérer Akaashi et écarquillait les yeux, ses pupilles de chat rétrécies au possible. Tous ses sens aux aguets, il se rapprocha de lui et, sans prévenir, enfonça son index dans sa joue. Bokuto entrouvrit les lèvres pour lui dire d’arrêter mais, Akaashi, plus rapide, l’attrapa par le poignet et lui tordit le bras en une fraction de secondes.

- Aïe, aïe, aïe ! Mec ! Dis à ta peinture de me lâcher ! S’exclama cet idiot de Kuroo en tentant de se dégager de la prise du plus petit. Bokuto, reprenant ses esprits sauta sur ses pieds et osa enfin s’approcher d’eux.

- Pourquoi ce type n’arrête pas de dire que je suis ta peinture ? La question posée par l’œuvre d’art semblait toute naturelle. Aussi, prenant une inspiration l’artiste posa une main sur l’épaule d’Akaashi et lui offrit un sourire qui se voulait sympathique. Quelle sensation étrange de sentir sa chair sous sa paume. Il était réel… Réel ! Face à lui ! Juste sous ses doigts ! Sa chaleur… Agréable.

- T-tu veux bien le lâcher ? Je t’assure qu’il ne pensait pas à mal. Il est juste extrêmement idiot… Deux secondes plus tard Kuroo geignait à côté de son meilleur ami tandis que celui-ci le foudroyait du regard. Il respira une nouvelle fois à fond avant de se retourner vers Akaashi. Dieux qu’il était beau. C’était foudroyant.

- Comme toi, il y a trois mois j’ai fait un rêve dans lequel je voyais ton visage et… Je suis un… euh… Un artiste. Enfin, je dessine quoi. Alors j’ai… J’ai fait une peinture de toi. Le rouge lui montait aux oreilles, lui qui ne se laissait jamais aller si facilement d’habitude. Jamais il n’aurait pensé que l’avouer à la personne concernée serait aussi gênant. Jamais il n’aurait pensé rencontrer la personne concernée, à vrai dire. En relevant les yeux vers Akaashi, il fut surpris de constater qu’il le fixait, ses magnifiques yeux posés sur lui, les lèvres légèrement entrouvertes par la surprise et les joues complètement roses. Il tortillait ses doigts. Ses superbes, longs et délicats doigts. Sa voix sortit en murmure.

- Tu… M’as peint ?

- O-oui. Désolé ! Je ne savais pas que tu étais… Réel. Il devait le prendre pour un idiot fini. C’était sûr et certain. Il allait rentrer chez lui et s’empresser de dire à ses amis qu’il avait rencontré le garçon dont il rêvait depuis des semaines et que c’était le plus bête de tous ceux sur qui il aurait pu tomber.

- Pourquoi est-ce que tu t’excuses ? Tu ne pouvais pas savoir. Et puis… Je trouve ça vraiment dingue… Jamais je n’aurais été capable d’une telle chose. Est-ce que je pourrais la voir ?

Automatiquement, Bokuto prit son visage entre ses mains. Il était bouillant. Il avait beau étudier l’art à l’université et donner des cours de dessin (entre autres) à côté pour payer ses études et son appartement, montrer ses œuvres était toujours compliqué pour lui. Surtout quand il s’agissait de portraits. Il craignait souvent que cela ne soit pas assez ressemblant, qu’un simple détail froisse la personne ou qu’elle ne le trouve tout simplement pas à son goût. C’était beaucoup trop de pression. Il sentit Kuroo passer un bras autour de ses épaules en ricanant. C’était un état neutre pour lui, de ricaner. Il approcha sa tête et de son oreille et se mit à murmurer dedans.

- Alors, Bo ? Tu nous tannes avec ce portrait depuis des semaines et maintenant que tu rencontres enfin ta muse tu rougis ? Rends-nous fiers, garçon ! Il lui tapa violemment le dos et Bokuto entendit la porte s’ouvrir puis se refermer, le laissant à nouveau seul avec Akaashi. Déglutissant il se redressa, les épaules tendues.

- Je… Je voudrais bien te montrer mon tableau mais… Il n’est pas terminé.

- Ce n’est pas grave. Même un croquis me suffirait. Je n’ai pas d’artistes dans mon entourage alors je me suis toujours demandé comment ça fonctionnait…

- Comment quoi fonctionnait ?

- L’art. Un petit rire traversa les lèvres de l’artiste qui offrit un sourire sincère à son vis-à-vis. Celui-ci haussa un sourcil, ses doigts s’entortillant toujours les uns aux autres dans un ballet gracieux,

- J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?

- Non ! Pas du tout ! C’est juste que… Je ne me suis jamais dit que l’art avait une manière de fonctionner. C’est tellement naturel chez moi… Je prends une feuille, un crayon, un stylo, qu’importe et souvent ça va tout seul. L’art… C’est un ressentit ! Bien sûr, il y a des règles. L’anatomie, par exemple. Mais au fond, ça ne s’explique pas. Si ses professeurs l’entendaient, la plupart auraient fait une syncope. Mais le regard doux et intéressé que lui offrait Akaashi lui donnait envie de parler encore et encore et encore jusqu’à perdre haleine. Il voulait garder concentré sur lui cette paire d’yeux si sensibles. Il voulait conserver son intérêt et qu’il ne le perde jamais de vue.

- C’est très beau ce que tu dis. Ça se voit que tu es passionné. J’aime beaucoup ça. Le noiraud lui offrit un sourire délicat et Bokuto sentit son cœur battre un peu plus vite que d’habitude. Qui aurait cru qu’une tachycardie pouvait être si agréable ?

- La peinture est chez moi… Est-ce que tu veux venir la voir ?

- Maintenant ?

- Oui ! Enfin, si tu es libre, bien sûr. Il se gratta la nuque, toujours un peu gêné de toute cette situation irréaliste. Mais la pression dans ses épaules retomba quand Akaashi acquiesça et lui offrit un sourire.

- Laisse-moi prendre mes affaires et je te suis. Ensemble, ils sortirent des toilettes et se dirigèrent vers une table couverte de cahiers et de livres qu’Akaashi s’empressa de regrouper. Il réussit à enfiler la moitié dans son sac à dos et garda le reste dans ses bras. Bokuto les lui pris et les fourra dans son propre sac.

- Laisse-moi t’aider, d’accord ?

Kuroo lança un regard dans le miroir et sourit à son reflet. Il avait la classe. Bokuto l’avait aidé à attacher ses cheveux noirs légèrement trop longs en un chignon bas, laissant sa mèche folle tomber sur son œil gauche. Et il portait une chemise assortie à sa chevelure et un pantalon à pince gris qui faisait très chic et allait curieusement de pair avec ses sneakers rouges. Il s’était aussi maquillé les yeux pour s’assortir à sa tenue et Kenma avait insisté pour qu’il le laisse ajouter une touche personnelle ; par là il entendait « mettre trop de paillettes partout ». Mais au final, le rendu était plutôt satisfaisant.