Les sentiments

one shot Tokyo Ghoul :re incomplet


Dès le début, tout avait été clair entre elles; même si les gens ne pouvaient les accepter telles qu'elles l'étaient, c'est à dire deux femmes, et bien elles se ficheraient du regard des autres. Surtout que Mutsuki avait plus l'apparence d'un garçon. Mais Saiko ne l'aimait pas en tant que membre masculin mais en tant que fille. Le soir où elles s'étaient décidées à l'annoncer au reste de l'équipe, Mutsuki était vraiment tendue. Elle avait peur de leurs réactions... Surtout que, par le passé, elle avait eu des sentiments pour Urie et elle savait qu'ils étaient partagés. Mais c'était une époque révolue à présent.

« – Tu es prête, Mucchan ? » lui demanda Yonebayashi en lui tenant la main. La jeune fille aux cheveux verts acquiesça et l'embrassa sur le front avant de descendre au salon où se trouvaient Urie, Ginshi et Haise. Tenant toujours Saiko par la main, elle se posta devant eux et prit une grande inspiration;

« – Voilà. Sacchan et moi, nous nous aimons depuis un petit moment et tenons à officialiser notre relation. » de sa main libre, elle se gratta nerveusement la joue en attendant une réaction de la part des garçons.

« – Je vous souhaite tout le bonheur ! » réagit Haise en se levant et en encerclant les deux jeunes filles.

« – Waw mais c'est génial ! » s'exclama Shirazu en affichant un large sourire.

« – C'est bien pour vous. (Mutsuki... Je te déteste encore plus, maintenant.) » Urie se leva aussi mais descendit directement au sous-sol, sûrement pour s'entraîner. Tandis que Saiko se faisait maltraiter les joues par Ginshi, Mutsuki était en pleine étreinte avec Haise.

Et elles étaient heureuses.

« – Mucchan ? Muuuucchan ! » la voix sucrée de Saiko tira Mutsuki de ses doux rêves. Elle ouvrit les yeux et fut accueillie par la vision charmante d'un adorable marshmallow bleu qui lui souriait. Ce dernier se pencha sur elle et l'embrasse a tendrement, baiser auquel Mutsuki répondit, sans passion. Quelque chose manquait. Cette scène s'était produite souvent auparavant et, à chaque fois, les deux jeunes filles restaient lovées l'une dans les bras de l'autre en s'embrassant et en se taquinant. Pourtant, ce matin-là n'était pas pareil. C'était même vraiment différent. La joie, tout le bonheur que Mutsuki avait ressenti la veille... Tout s'était évaporé. Un point important dans sa vie avait disparu et elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Comme quand on cherche un mot et qu'il nous pend au bout de la langue ou que l'on cherche nos lunettes alors qu'elles se trouvent sur notre crâne. Le point essentiel se trouvait sous ses yeux mais elle aurait été incapable de dire de quoi il s'agissait.

« – On va déjeuner ? » demanda Yonebayashi en tirant sur la joue de son amante pour la réveiller.

« – Oh, ou-oui. Allons-y. » tandis que la bleutée partait en trottinant vers les escaliers, l'autre semblait perdue. Elle s'extirpa de ses draps et plaça son cache-œil sur son visage. Son reflet dans le miroir semblait le même que d'habitude mais pourtant... Quelque chose clochait.

Quand elle rejoignit les autres en bas, elle leur sourit et s'installa avec eux à table. Elle déjeuna puis partit s'entraîner. Quand elle revint, elle retrouva sa petite-copine et les trois autres qui jouaient aux cartes. Mais Mutsuki n'embrassa pas Saiko. Elle ne ressentait pas ce besoin. La chaleur ne lui monta pas aux joues, les grillons de son estomac ne s'affolèrent pas et cette excitation qui l'envahissait quand Yonebayashi se trouvait à proximité ne pointa même pas le bout de son nez.

« Que m'arrive-t-il ? » se demanda la jeune fille en son for intérieur. Elle se sentait mal par rapport à Saiko. Tandis que le petit beignet montrait toute son affection pour elle en l'embrassant ou en l'enlaçant, Mutsuki Tooru n'avait pas besoin. Ce n'était pas quelque chose qu'elle avait l'envie de faire pour Yonebayashi Saiko.

Les jours s'enchaînèrent et tout ce qui faisait d'elles des amantes disparaissait petit à petit. Mutsuki passait ses journées dans ses livres ou à s'entraîner et repoussait gentiment Saiko qui ne comprenait pas pourquoi sa petite amie réagissait comme cela. C'était tellement frustrant pour la petite bleutée !

« – Mucchan ! Que t'arrive-t-il ? Pourquoi tu n'es plus comme avant ? Pourquoi as-tu changé de la sorte ? »

« – Je-je ne sais pas, Saicchan. Je suis désolée, je ne veux pas que tu souffres à cause de moi... »

« – C'est donc ça ? Tu ne m'aimes plus ? »

C'est à cet instant là que Mutsuki comprit. Après autant de temps à chercher ce que son cœur avait perdu qu'elle mit enfin la main dessus. Ce matin-là, quand elle s'était réveillée, elle était plus vide que d'habitude. Son corps, son esprit, ils étaient pareils qu'avant mais une chose différait: l'amour avait complètement disparu de son cœur. C'était donc ça.

Mutsuki Tooru était donc devenue incapable d'aimer correctement ?

Toutes les caresses, les baisers, les actes d'amour de Saiko envers elle ne lui faisaient plus rien. Repenser à leurs moments heureux ensemble n'était qu'un souvenir anodin comme le fait d'avoir mangé des pâtes la veille. Et la pauvre jeune fille ne savait pas comment cela était arriver ni comment l'annuler.

« – Non, Saicchan. Je ne t'aime plus. »