Les pinceaux

one shot Tokyo Ghoul :re


Cet enfoiré de Mutsuki est encore entré dans ma chambre sans mon autorisation ! Si je le croise, je lui enfonce mon poing dans sa petite gueule si adorable... En fait, le problème n'est pas qu'il soit venu ici sans en avoir le droit mais plutôt qu'il aie prit mes pinceaux et mes couleurs comme si ça lui appartenait. Et puis quoi encore ? Je pensais pourtant qu'il savait que ce sont des choses auxquelles je tiens... Je me demande vraiment ce qu'il lui passe par la tête parfois...

« – Euh... Urie ? Le dîner est prêt... » Tiens, quand on parle du loup... Sur le pas de la porte se trouve Mutsuki. Comme à son habitude, il a les yeux baissé et joue avec son cache-œil. Parfait. Je m'approche de lui, le tire à l'intérieur de la pièce et le plaque contre le mur.

« – Tu sais ce que j'ai envie de te faire, là, maintenant, tout de suite ? » Je fais la voix la plus sensuelle que je peux avant de lui adresser un sourire carnassier. Il tressaille et bafouille.

« – Tu va me fra-frapper ? » Il lève ses grands yeux inquiets dans ma direction et je ne peux m'empêcher de rire devant sa mine décontenancée.

« – Oh non, pas du tout... »

« – Tu vas me violer ? » Oh mon dieu, je décède. Ce gosse est adorable. Bien sûr que j'ai envie de te violer mais je laisse ça pour un autre jour, pour un autre thème...

« – Non, cherche encore... » Il secoue la tête. Il est adorablement désemparé. Je rigole encore un coup puis m'approche de son oreille et lui susurre de la façon la plus langoureuse possible:

« – J'ai une terrible envie de peindre ton portrait sur une toile vierge... » Il rougit tellement que je cru qu'il va faire une surchauffe interne. Ses yeux restent figés et il n'ose plus respirer. C'est craquant. Mais bon, cet enfoiré a osé prendre mes affaires et il va le regretter.

Je le pousse sur la chaise de mon bureau et le fait prendre une posture complètement stupide. Oui. C'est parfait.

« – Kuki-kun, comb-combien de temps cela va prendre ? »

« – Le temps qu'il faudra pour que tu avoues que c'est toi qui m'a volé ma peinture et mes pinceaux. » Il me regarde, intrigué puis une lueur étrange passe dans son regard et il se lève d'un coup. Il semble énervé.

« – Ce n'est pas moi qui ai prit tes pinceaux et tes couleurs. »

« – Tu n'es qu'un menteur, Mutsuki. En plus d'être un voleur. »

« – Je t'interdis de dire cela de moi. Je ne suis ni un voleur, ni un menteur. Tu es bien pire que moi, et de loin. » Ses mots sont secs. Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Ou presque. Mine de rien, quand il s'énerve comme ça, il est vraiment trop craquant...

« – C'est toi qui le dit. Mais je ne te crois pas. Saiko et Haise ne s'approchent jamais de ma chambre. Et Ginshi, il n'aurait aucune raison de me voler mes affaires. »

« – Et qu'elle serait ma raison pour venir ici et prendre tes pinceaux et tes couleurs à ton avis ? »

« – L'envie de me faire chier ? » Simple, net et précis.

« – Si j'avais envie de... T'embêter de la sorte, glisser un laxatif dans la tasse de café que je te prépare chaque matin me serait aisé. » Il a bien insisté sur le "je" dans sa phrase. Je passe mes nerfs sur mon larbin. Mais bon, il n'avait qu'à ne pas me prendre mes affaires !

« – Personne ne t'a demandé de me préparer mon café. » Si, moi. Mais bon, ce n'est qu'un détail...

« – Bien, alors je ne le préparerai plus pour toi. En fait, je ne ferai plus rien pour toi. » Ses mots me blessent. Comment vais-je faire s'il ne me prépare plus mon déjeuner, s'il ne fait plus mes lessives et ne s'occupe pas de mon agenda ? Je suis perdu sans Mustuki...

« – À ton aise. Mais avant que je ne te démette de tes fonctions, rends moi mes pinceaux. »

« – Mais je ne les ai pas tes pinceaux ! Parbleu, vas-tu me croire à la fin ? »

« – Non. »

« – Bien. Ne compte plus sur moi. » Il me lance un regard noir et se retourne, s'apprêtant à ouvrir la porte. Mais avant qu'il ne parvienne à baisser la poignée, je lui saute dessus, donne un coup dans son genou et me retrouve au dessus de lui alors qu'il est à terre. Et puis je le mords.

« – Non mais ça va pas dans ta tête ? » Il s'époumone mais je m'en fiche et continue de le mordre.

« – Mais aïeuh ça fait super mal ! Arrête-ça tout de suite Kuki-kun ! »

« – Rend-moi mes affaires. »

« – Mais je les ai pas ! » Je le mords à nouveau. Je continuerai jusqu'à ce qu'il admette son vol.

Cela fait au moins quinze minute que je mordille la chair mate de Mutsuki sans aucun résultat; il reste muet comme une tombe. Je vais devoir passer aux choses sérieuses... Je me relève et le tire en haut avant de me mettre à genoux devant lui.

« – Par pitié Tooru-sama rends-moi mes pinceaux et mes couleurs... » Je lui lance mon plus beau regard de chien battu et attends. Et attends. Et attends.

« – Mais... Qu'est-ce que vous faites ? » La voix criarde de Ginshi me fait sursauter. Qu'est-ce qu'il fout là cet idiot ? Je m'apprête à répondre mais Mutsuki, hilare, me prend de court.

« – Urie pense que c'est moi qui ai prit ses affaires. Et là, il me suppliait à genoux de les lui rendre. » Cet enfoiré est mort de rire. Connard va.

« – Ah, tu veux dire ces affaires-là ? » Shirazu fouille dans ses poches et en sort mes pinceaux et mes couleurs. Il les jette sur la moquette. Je vais pleurer.

« – Sassan vous demande de venir manger maint'nant. Il est énervé... »

« – Tu n'es qu'un idiot, Kuki-kun. » Je pleure beaucoup trop pour une personne insensible comme moi.

Pourquoi Mutsuki ne m'a-t-il pas dit que ce n'était pas lui qui avait mes affaires ?