Anthropos

histoire originale incomplète, 3 chapitres


Comme d'habitude, je me trouvais las. Rien de ce que racontait Apollon ne m'intéressait. J'aurais mille fois plus préféré me baigner avec Asclépios, faire la course avec Héraclès ou profiter de discuter avec Perséphone, elle qui n'est là que durant la moitié de l'année. Mais non ! Athéna me forçait à tout apprendre de la poésie avec d'Apollon. Pas que je n'appréciais pas sa compagnie mais les poèmes ne n'importaient guère. Certes, il me serait probablement utile un jour de savoir écrire ou déclamer des vers mais en cet instant-là, tout ce que je désirais était de m'amuser avec mes amis !

– Dis-moi, Dikai, Écoutes-tu au moins ce que je t'enseigne ? mon précepteur s'était stoppé dans ses explications, voyant que je ne suivais pas. Il me fixait et je pu apercevoir un éclair dans ses yeux; Apollon était furieux. Je me décidais donc à avouer.

– Non... minaudais-je à mi-voix. Mais ce fut suffisamment fort pour que le dieu l'entende et qu'il s'engage dans l'un de ses refrains mélodramatiques favoris.

– Athéna compte sur moi pour ton éducation mais je ne suis même pas capable de retenir ton attention pendant plus de quelques temps ! C'est sûr, elle va être déçue ! Et moi alors ? Ne suis-je pas désabusé de mes capacités médiocres de professeur ? Ne devrais-je pas faire honneur à mon titre ? profitant de sa tirade et de son manque d'intérêt pour ma petite personne, je me glissais hors de la classe et couru le plus vite possible jusqu'à l'extérieur du bâtiment.

L'après-midi n'était encore que peu entamé et le soleil faisait miroiter ses rayons sur la rivière. Une brise légère mais suffisante pour faire voleter mes cheveux me rafraîchit agréablement. J'hésitais entre rejoindre Asclépios ou Perséphone. Finalement, je me décidais à simplement me promener dans les hautes-herbes. J'ôtais donc mes sandales et les déposais au bord de la rivière ; je n'aurais qu'à venir les rechercher plus tard.

Le jour déclinait paisiblement quand le temps changea subitement. De gros nuages épais et sombres envahirent le ciel et une étrange atmosphère presque étouffante s'empara du Mont. Un frisson me parcouru. Quelque chose arrivait, j'en étais certain.

Je piquais donc un sprint jusqu'au sommet, là où devaient se trouver Athéna et les autres en temps normaux. Mais quand j'y arrivais, le lieu était désert. J'eu à peine le temps de me retourner qu'Eris, déesse de la discorde, me sauta dessus. Elle était en compagnie de sa chère amie, Achlys. Elles m'attaquèrent sans même que j'aie le temps de réagir. À terre, mon regard rencontra celui d'Eris qui s'approcha langoureusement de moi. Je lui décochais un coup de pied dans les côtes et me levais le plus vite possible. Mais Achlys en profita pour me prendre par derrière et m'assener un coup violent sur le crâne.

La suite des événements est confuse et floue ; j'entends la voix d'Athéna, je ressens un vide sous moi. Et quand je me relevais, ce qui me sembla être une éternité plus tard, plus rien ne ressemblait à la maison. Le mont Olympe avait disparu pour laisser place à un endroit gris, puant et bondé de gens.

– Est-ce que je suis en Enfer ? furent les dernières paroles que je fus capable de prononcer avant de m'effondrer par terre.

C'est ainsi que j'arrivais sur terre, amnésique et perdu.

J'avais toujours pensé qu'Apollon ferait un bon professeur pour Dikai. Bien que légèrement imbus de sa personne et beaucoup trop théâtral, il était doté d'une grande intelligence. Évidemment, il n'était pas le seul qui s'occupait de nourrir l'esprit de mon protégé mais il était tout de même celui qui passait le plus de temps avec mon jeune demi-dieu. Mais depuis quelques temps déjà, Dikai ne suivait plus les leçons. Soit il n'écoutait jamais, soit il ne venait même pas.

Je l'avais bien sûr réprimandé mais, moi non plus, il ne m'obéissait plus.

Dikai était quelque peu différent des autres ; orphelin et beaucoup trop sûr de lui, il ne cessait de s'attirer des ennuis. Quand Zeus l'avait placé sous ma garde, alors qu'il ne s'agissait encore qu'un bambin. Avec ses joues roses et rebondies, mon coeur de guerrière avait fondu. Et au fil du temps, je m'y étais attachée. Je lui avait apprit à se battre convenablement et à réfléchir avant d'agir. Il avait été initié à l'art part Apollon, s'était mit à comprendre l'amour avec Aphrodite, s'occupait des moissons avec Déméter, apprit à contrôler le feu avec Héphaïstos et j'en passe.

C'était un enfant vif et intelligent. Il s'intéressait à absolument tout ! Mais, en grandissant, tout s'était mit à l'ennuyer. Il passait ses journées à se baigner ou se balader mais c'était sans entrain. Je n'avais comprit la cause de tout ça que la veille de ses 17 ans (en âge de dieu). Je l'avais surprit dans la salle d'astronomie, penché au dessus du puit. De là, armé d'une lunette télescopique, il observait la terre et les humains.

Après ce jour, je le vis souvent se glisser en douce durant la nuit pour les regarder.

Les dieux n'ont pas un réel besoin de sommeil. Mais le soleil lui, vit au rythme des humains. Alors durant la nuit, nous autres, vaquons à nos occupations. Souvent, Dionysos fait la fête et convie chacun de nous à le rejoindre.

Ma tête me faisait souffrir. C'était terrible. Je refusais d'ouvrir les yeux. Rien que ce geste anodin se trouvait être douloureux. Mais il fallait bien que je vois où je me trouvais. Alors je laissais mes paupières se lever, lentement. Je ne reconnaissais rien de ce qui se trouvait autour de moi. Tout était gris et sale. Je ne savais même pas comment j'étais arrivé là. Et pire encore, je ne savais plus rien du tout. Qui étais-je ? Je me levais difficilement et observa les alentours. L'endroit où je me tenais était désert mais semblait déboucher sur une grande place remplie de monde. Ma tenue légère, simplement constituée d'une simplement tunique en lin, détonnait étrangement avec les vêtements des passants que je pouvais apercevoir.