Comme d'habitude, je me trouvais las. Rien de ce que racontait Apollon ne m'intéressait. J'aurais mille fois plus préféré me baigner avec Asclépios, faire la course avec Héraclès ou profiter de discuter avec Perséphone, elle qui n'est là que durant la moitié de l'année. Mais non ! Athéna me forçait à tout apprendre de la poésie avec d'Apollon. Pas que je n'appréciais pas sa compagnie mais les poèmes ne n'importaient guère. Certes, il me serait probablement utile un jour de savoir écrire ou déclamer des vers mais en cet instant-là, tout ce que je désirais était de m'amuser avec mes amis !
– Dis-moi, Dikai, Écoutes-tu au moins ce que je t'enseigne ? mon précepteur s'était stoppé dans ses explications, voyant que je ne suivais pas. Il me fixait et je pu apercevoir un éclair dans ses yeux; Apollon était furieux. Je me décidais donc à avouer.
– Non... minaudais-je à mi-voix. Mais ce fut suffisamment fort pour que le dieu l'entende et qu'il s'engage dans l'un de ses refrains mélodramatiques favoris.
– Athéna compte sur moi pour ton éducation mais je ne suis même pas capable de retenir ton attention pendant plus de quelques temps ! C'est sûr, elle va être déçue ! Et moi alors ? Ne suis-je pas désabusé de mes capacités médiocres de professeur ? Ne devrais-je pas faire honneur à mon titre ? profitant de sa tirade et de son manque d'intérêt pour ma petite personne, je me glissais hors de la classe et couru le plus vite possible jusqu'à l'extérieur du bâtiment.
L'après-midi n'était encore que peu entamé et le soleil faisait miroiter ses rayons sur la rivière. Une brise légère mais suffisante pour faire voleter mes cheveux me rafraîchit agréablement. J'hésitais entre rejoindre Asclépios ou Perséphone. Finalement, je me décidais à simplement me promener dans les hautes-herbes. J'ôtais donc mes sandales et les déposais au bord de la rivière ; je n'aurais qu'à venir les rechercher plus tard.
Le jour déclinait paisiblement quand le temps changea subitement. De gros nuages épais et sombres envahirent le ciel et une étrange atmosphère presque étouffante s'empara du Mont. Un frisson me parcouru. Quelque chose arrivait, j'en étais certain.
Je piquais donc un sprint jusqu'au sommet, là où devaient se trouver Athéna et les autres en temps normaux. Mais quand j'y arrivais, le lieu était désert. J'eu à peine le temps de me retourner qu'Eris, déesse de la discorde, me sauta dessus. Elle était en compagnie de sa chère amie, Achlys. Elles m'attaquèrent sans même que j'aie le temps de réagir. À terre, mon regard rencontra celui d'Eris qui s'approcha langoureusement de moi. Je lui décochais un coup de pied dans les côtes et me levais le plus vite possible. Mais Achlys en profita pour me prendre par derrière et m'assener un coup violent sur le crâne.
La suite des événements est confuse et floue ; j'entends la voix d'Athéna, je ressens un vide sous moi. Et quand je me relevais, ce qui me sembla être une éternité plus tard, plus rien ne ressemblait à la maison. Le mont Olympe avait disparu pour laisser place à un endroit gris, puant et bondé de gens.
– Est-ce que je suis en Enfer ? furent les dernières paroles que je fus capable de prononcer avant de m'effondrer par terre.
C'est ainsi que j'arrivais sur terre, amnésique et perdu.